Au Cameroun, un mouvement de grève des transporteurs a provoqué un blocage des plus importants corridors commerciaux du pays, notamment sur la nationale numéro 1. La situation est particulièrement tendue dans la région de l'Adamaoua, où des centaines de camions, en route vers le Nord-Cameroun, le Tchad et la Centrafrique, sont immobilisés depuis cinq jours. Les camionneurs protestent contre les abus dont ils se disent victimes sur cet axe, et le déclencheur de cette agitation a été un incident violent, une simple gifle infligée par un gendarme à un camionneur à la sortie de la ville de Meiganga.
Selon un expert en transport, Jean-Claude Ngom, cette situation n'est pas surprenante. "Les transporteurs ont longtemps été victimes de promesses non tenues par les autorités, ce qui a exacerbé leur frustration. La grève actuelle est le résultat d'un cumul de tensions accumulées au fil des mois", a-t-il déclaré à nos confrères de RFI.
Le gouvernement, à travers le ministère des Transports, avait tenté d'apaiser les tensions en promettant un assouplissement des contrôles jugés excessifs par les routiers. Ces derniers dénoncent des postes de contrôle devenus des "poches de corruption". Face à l'ampleur du blocus, les autorités locales ont tenté, sans succès, de négocier un retour à la normale. L'intervention des forces de l'ordre, dans la nuit du 6 au 7 décembre, a permis de dégager les voies, mais des tensions demeurent palpables.
Des témoins sur place évoquent une situation encore précaire, avec plusieurs camions immobilisés. Le retour à la circulation normale s'annonce donc ardu, et les experts prévoient que cette crise pourrait influencer non seulement le transport, mais aussi l'économie locale, rendant encore plus délicates les conditions déjà difficiles par lesquelles passent les transporteurs camerounais. Il reste à espérer que le dialogue pourra être rétabli pour éviter l’aggravation de cette crise, ce que souhaite vivement la communauté économique locale.







