Ce dimanche matin, le Bénin a été le théâtre d'une tentative de coup d'État alors que plusieurs militaires se sont présentés à la télévision nationale pour annoncer la destitution du président Patrice Talon, dont le mandat actuel se termine en avril prochain. Les militaires, menés par le lieutenant-colonel Pascal Tigri, ont justifié leur action par une 'dégradation continue de la sécurité' dans le pays, tout en dénonçant des 'promotions injustes' et la violation des libertés fondamentales sous le régime en place.
Cependant, quelques heures après cette annonce, le ministre de l'Intérieur du Bénin a rapidement confirmé que la tentative de coup d'État avait été déjouée. Dans une déclaration, Patrice Talon a affirmé que la situation était 'totalement sous contrôle'. Selon des sources militaires, une douzaine de soldats impliqués dans le coup d'État auraient été appréhendés, tandis que le lieutenant-colonel Tigri serait en fuite.
L'intervention du Nigeria voisin aurait largement contribué à mettre fin à cette mutinerie, tandis que la Cédéao, organisation régionale, a annoncé le déploiement de troupes pour soutenir le gouvernement béninois et préserver l'ordre constitutionnel. Des analystes estiment que cette situation pourrait avoir des implications à long terme sur la stabilité de la région, notamment en raison des tensions croissantes au sein des forces armées.
Pour Richard Kouadio, expert en sécurité, 'ces événements révèlent une profonde insatisfaction au sein de l'armée et une montée des frustrations populaires'. La scène politique au Bénin, qui a été marquée par des contestations ces dernières années, pourrait être mise à l'épreuve si des mesures ne sont pas prises pour apaiser et dialoguer avec les forces militaires.
Cette affaire met en lumière les défis auxquels est confronté le Bénin, un pays souvent considéré comme un modèle de démocratie en Afrique de l'Ouest, mais qui traverse aujourd'hui une crise de gouvernance qui soulève des interrogations sur son avenir.







