Alors que 2024 a vu des succès retentissants tels que Un p’tit truc en plus avec 10,8 millions d’entrées, le cinéma français semble entrer dans une zone de turbulences. Les exploitants de salles expriment leurs préoccupations quant à la faible affluence pour l'année 2025, sans films phares à l’horizon.
Face à un marché dominé par les grands noms américains, la question se pose : quelle est la place pour les productions nationales ? Evrard Zaouche, directeur du CGR à Nîmes, souligne que la nouvelle génération de spectateurs a changé ses habitudes depuis la pandémie. "Avant, si un filme était complet, les spectateurs se dirigeaient vers un autre. Aujourd'hui, ils sont très ciblés". Ce changement de comportement a transformé les habitudes de fréquentation, alléguant que l'absence de films événementiels laisse souvent les salles vides.
Une fréquentation sélective
Les chiffres parlent d'eux-mêmes : la zone intermédiaire des films, ceux qui attirent entre 300,000 et 800,000 entrées, disparaît progressivement. "Si le film est moyen, ça ne marche plus", confirme Jacques Font, fondateur du Mega Castillet. Cependant, la tendance pourrait s'inverser si la qualité des productions était au rendez-vous, comme l’ont prouvé Le Comte de Monte-Cristo et L’Étranger, qui ont réussi à maintenir une fréquentation solide.
Le manque d'audace face aux blockbusters
Les experts s'inquiètent également d'un manque d'audace dans la création cinématographique française. Zaouche pointe que les réalisateurs doivent se tourner vers des projets plus ambitieux pour rivaliser avec des productions hollywoodiennes. Des films comme Les Trois Mousquetaires représentent des exemples d’ambition nécessaire, bien qu’ils comportent certains risques.
Cédric Fayolle, directeur du CGR Narbonne, reste positif en affirmant que le public est toujours présent, en particulier pour des films familiaux. Cependant, la disponibilité de titres majeurs fait défaut en ce début d'année.
Un équilibre à trouver
Les plateformes de streaming ne sont pas à blâmer pour cette baisse d'afflux; selon Zaouche, "ce qui a vraiment affecté l'élan, c'est la fermeture prolongée des salles". Ce choc a laissé des répercussions durables dans les habitudes de consommation des spectateurs. Les chefs de file du secteur appellent à une reconstitution d'une offre claire et captivante afin de reconquérir les foules.
Les acteurs du cinéma français regardent vers 2026 avec espoir. "Cette année sera marquée comme celle du renouveau après la pandémie", dit-on à l’unisson, évoquant le retour de projets ambitieux tels que De Gaulle et une nouvelle suite du Marsupilami. L'avenir reste à écrire, mais il nécessitera un équilibre entre les productions éclatantes et créatives françaises ainsi que des blockbusters.







