La situation est explosive sur les routes françaises alors que les agriculteurs manifestent leur mécontentement en bloquant les axes stratégiques. Les poids lourds tentent désespérément de livrer leurs produits avant Noël, mais se retrouvent coincés dans des embouteillages massifs.
Des barrages à Urt, Bégaarr et Cestas, dans le sud-ouest, engendrent des congestions monstre, perturbant non seulement le transport, mais également la circulation des voitures. "J'ai rarement vu autant de camions circuler en ville", se plaint une habitante de Gradignan alors qu'elle se frotte les yeux, éberluée par des poids lourds brandissant des plaques d'immatriculation portugaises.
Frédéric Peixoto, un transporteur de Saint-Vincent-de-Tyrosse, exprime sa frustration : "Les itinéraires bis mis en place par les autorités ne sont plus viables. Nous nous retrouvons à emprunter des routes départementales, et même les forces de l'ordre ne savent plus où nous orienter."
Les conséquences de ces blocages sont alarmantes. Des dizaines de camions étrangers se retrouvent garés dans des aires de repos le long de l'A63, tandis que des accidents viennent régulièrement aggraver la situation. Caroline Augé, secrétaire générale de l’organisation des transporteurs routiers européens (Otre), observe : “Nous perdons de l’argent sur certaines tournées, et il est difficile d'expliquer à nos clients pourquoi leurs livraisons ne sont pas effectuées à temps.”
La carte des embouteillages affiche un tableau accablant, observant principalement des bouchons aux alentours des grandes autoroutes comme l'A63 et l'A89. Près de Bordeaux, la circulation devient un véritable parcours du combattant pour les transporteurs. Victor Gonzalez, de l'entreprise Goëvia, dépeint une réalité sombre : "Le mécontentement des agriculteurs est compréhensible, mais nous, les poids lourds, ne pouvons plus circuler normalement. Nous devons annuler des livraisons, ce qui est catastrophique."
Les semaines qui précédent Noël sont habituellement propices pour compenser les pertes, mais cette année, le tableau semble sombre et les craintes d'une catastrophe logistique se dessinent. La situation pourrait empirer à mesure que le pays se prépare à la période des fêtes, exacerbé par un rendez-vous crucial à Bruxelles où des milliers de manifestants agricoles sont attendus pour protester contre l'accord entre l'Union européenne et le Mercosur.
Au final, ce sont les transporteurs et les consommateurs qui subissent le contrecoup de cette fronde. L'impasse dans laquelle se trouve le secteur des transports de marchandises s'annonce particulièrement préoccupante à l'approche des fêtes de Noël.







