À partir du 1er janvier 2026, la Chine introduit une taxe sur les préservatifs et autres méthodes contraceptives, espérant ainsi inverser la tendance à la baisse de la natalité. Cette nouvelle loi fiscale stipule que les « médicaments et produits contraceptifs » ne seront plus exonérés d'impôt et seront soumis à une TVA de 13 %, un taux standard pour la plupart des biens, représentant près de 40 % des recettes fiscales du pays.
Depuis l'abrogation de la politique de l'enfant unique en 2016, la situation démographique n'a pas vraiment changé malgré l'autorisation d'avoir jusqu'à trois enfants par famille. En 2024, le Bucro national des statistiques a rapporté seulement 9,5 millions de naissances, un chiffre alarmant en baisse par rapport aux 14,7 millions en 2019. Cette transition démographique survient à un moment où l'Inde a surpassé la Chine en tant que pays le plus peuplé du monde, ajoutant une pression supplémentaire sur le gouvernement chinois pour qu'il prenne des mesures.
« La taille d'une population n'est pas seulement une question de chiffre ; il est crucial de s'intéresser à sa structure, notamment en ce qui concerne les groupes d'âge actif », souligne Isabelle Attané, démographe à l'Institut national d'études démographiques. La diminution de la population en âge de travailler pourrait poser un risque significatif pour l'économie, qui a bénéficié d'une main-d'œuvre jeune pendant des décennies.
Dans le cadre de ce nouveau cadre, le gouvernement cherche à rendre les contraceptifs moins accessibles dans l'espoir d'augmenter le nombre de naissances. Cependant, cette approche soulève de nombreuses inquiétudes. Les coûts supplémentaires associés à la contraception pourraient nuire à la santé publique, augmentant potentiellement le nombre de grossesses non désirées et par conséquent le recours à l'avortement — un phénomène déjà prévalent en Chine, avec jusqu'à 10 millions d'avortements réalisés chaque année selon la Commission nationale de la santé.
« Élever un enfant en Chine aujourd'hui est devenu un fardeau financier. Les disparités de genre dans le milieu professionnel persistent, ce qui oblige de nombreuses femmes à choisir entre la maternité et leur carrière », déclare encore Isabelle Attané. Ainsi, la malaise entre les attentes sociales et les réalités économiques pèse lourdement sur une génération qui remet en question les valeurs traditionnelles.
En parallèle aux changements fiscaux sur les contraceptifs, le gouvernement met en œuvre d'autres mesures pour encourager les natalités. Des stimuli financiers pour les familles qui accueillent des enfants supplémentaires ont été mis en place, tandis que les règles de divorce ont été durcies pour inciter à la stabilité familiale. Ces choix politiques cherchent à rétablir un équilibre démographique, même s'ils risquent d'imposer des charges supplémentaires sur les femmes, notamment en ce qui concerne la responsabilité de la contraception.
En fin de compte, cette stratégie pourrait autant exacerber les défis économiques et sociaux existants que générer des résultats positifs sur le taux de natalité. Avec des voix critiques émergeant, la question reste : cette démarche est-elle un véritable remède ou simplement une panacée à des problèmes plus profonds ? Les experts sont divisés sur la question, soulignant que sans une approche holistique, ces initiatives risquent de ne pas suffire pour répondre à la baisse préoccupante des naissances en Chine.







