Le mouvement de protestation des agriculteurs continue, avec des routes et des voies ferrées toujours bloquées dans le sud-ouest de la France. Les tensions ont atteint un point culminant après la visite de la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, qui n'a pas convaincu les éleveurs des mesures prises pour lutter contre l'épidémie de dermatose nodulaire contagieuse (DNC).
Les agriculteurs, galvanisés par leur situation, affirment que les blocages ne seront pas levés de sitôt. Selon Guillaume Bénazet, membre des Jeunes Agriculteurs, « tout ce qui avait été proposé pour améliorer la situation, notamment la fin de l'abattage systématique, a été ignoré ». Cela a suscité une mobilisation sans précédent, avec plus de 180 km de l'autoroute A64 encore obstrués par les tracteurs et de la paille.
La tension se fait sentir également en Île-de-France, où les agriculteurs ont bloqué la nationale 12 pour sensibiliser à la gravité de la situation, qu'ils considèrent comme un enjeu crucial pour l'agriculture française. Vincent Thoumieux, secrétaire général des Jeunes Agriculteurs des Yvelines, déclare : « C'est l'agriculture française qui est en jeu ».
Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, a convoqué une réunion à Matignon pour tenter de trouver des solutions. Malgré l'engagement du gouvernement à élargir le programme de vaccination pour atteindre jusqu'à un million de bovins, les agriculteurs restent sceptiques. Ils réclament une stratégie plus équilibrée entre vaccination et limitation drastique des abattages.
En réponse à la détresse des éleveurs, un expert en santé animale a exprimé son avis : « Un dialogue constructif entre les professionnels et l'État est essentiel pour garantir la pérennité du secteur agricole », soulignant l'importance d'écouter les acteurs de terrain.
Dans un contexte où des routes cruciales, comme l'accès à l'Andorre, sont toujours bloquées, la pression sur le gouvernement s'intensifie. Les commerces de produits détaxés doivent faire face à des disruptions avant les fêtes de fin d'année. Le gouvernement andorran a déjà fait entendre sa préoccupation face à la situation.
Le climat d'anxiété perdure alors qu'un nouveau cas de DNC a été détecté dimanche, ce qui a entraîné l'euthanasie de dix bovins. Cependant, le gouvernement maintient que « tous les cas sont désormais sous contrôle », une affirmation qui semble contredite par les agriculteurs sur le terrain.
Alors que la création d'une « cellule de dialogue scientifique » a été annoncée pour apaiser les tensions, le sentiment général parmi les agriculteurs est que des actions concrètes doivent suivre les promesses pour répondre à leurs préoccupations.







