À partir de ce mercredi, la Chine met en œuvre des droits antidumping pouvant atteindre 19,8 % sur les produits porcins provenant de l'Union européenne. Cette décision s'inscrit dans un contexte de tensions commerciales croissantes entre Pékin et Bruxelles, alors que la Chine estime que les importations européennes pratiquent des prix de dumping, nuisant à son industrie locale.
Le ministère du Commerce chinois a déclaré dans un communiqué officiel que les conclusions d'une enquête ouverte en juin 2024 avaient révélé des « pratiques de dumping » sur le marché du porc. Les autorités ont également affirmé que l'industrie nationale avait subi des dommages significatifs, établissant un lien direct entre les importations européennes à bas prix et cette détérioration.
Les nouveaux droits, qui entreront en vigueur pour une durée de cinq ans, ont incité le ministre espagnol de l'Agriculture, Luis Planas, à réagir en qualifiant la taxation sur le porc espagnol, bien que plus faible que la moyenne européenne, d'« acceptable ». En effet, la taxation moyenne sur le porc espagnol s'établit à environ 9,8 %, contre près de 19 % pour les autres pays de l'UE.
Cette décision fait suite à l'annonce par l'UE de droits de douane supplémentaires sur les véhicules électriques chinois, aggravant ainsi une situation déjà tendue. Les produits porcins espagnols, qui avaient enregistré l'année dernière des importations de 4,3 milliards de yuans (soit environ 516 millions d'euros), sont très prisés sur le marché chinois, comme l'a rapporté le site Le Parisien.
Par ailleurs, des experts estiment que la mesure affectera directement les producteurs européens, notamment en France, qui exportent un sixième de leur porc vers la Chine. En 2024, la France a exporté 115 000 tonnes de porc vers ce pays. Les producteurs français, tout comme leurs homologues espagnols, ont exprimé leurs préoccupations quant à ces nouvelles taxes, suggérant qu'ils paient les conséquences des tensions géopolitiques et commerciales.
Francis Bonnet, un économiste spécialisé dans l'agriculture, a déclaré : « Ces droits sont un poids supplémentaire pour nos producteurs. Il est crucial que l'Europe réagisse de manière proactive face à cette situation. » La France se trouve dans une position délicate, car le porc reste une viande essentielle dans la gastronomie locale.
Pour résumer, la décision de la Chine d'imposer des droits antidumping sur le porc européen marque une escalade significative des tensions commerciales entre les deux entités. Les conséquences de cette mesure – tant sur le plan économique que de la politique commerciale – restent à observer dans les mois à venir.







