Face à la colère grandissante des éleveurs dans le Sud-Ouest, le gouvernement français a décidé d'intensifier la campagne de vaccination contre la dermatose nodulaire contagieuse. La ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, a annoncé qu'un objectif ambitieux de 750.000 bovins supplémentaires serait vacciné dans les prochaines semaines afin de freiner la propagation de cette maladie préoccupante.
"Chaque bovin doit être immunisé rapidement pour éviter une crise sanitaire majeure", a déclaré Genevard lors d'une réunion à Matignon. Ce chiffre, qui s'inscrit dans une fourchette précédemment estimée entre 600.000 et 1 million, marque une réponse claire aux inquiétudes des producteurs laitiers et des éleveurs locaux, mobilisés depuis plusieurs jours.
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a également promis une accélération des efforts de vaccination, renforçant l'appel à un accès immédiat aux doses nécessaires. "Nous devons nous assurer d'avoir suffisamment de vaccins, et ne pas courir après eux comme nous le faisons actuellement", a exprimé Yohann Barbe, président de la FNPL, soulignant les défis logistiques que représente cette campagne.
Pour l'heure, un stock de 500.000 vaccins est en cours d'acheminement vers les départements concernés, avec une première livraison de 400.000 doses, provenant des Pays-Bas, sur le point d'arriver. Le gouvernement a également mobilisé des vétérinaires militaires et des vétérinaires en activité pour assurer la vaccination auprès des quelque 16 millions de bovins présents en France.
À ce jour, la France a enregistré 113 foyers de la dermatose, qui a été détectée pour la première fois en juin en Savoie. Bien que la ministre assure qu'aucun foyer infectieux ne soit actif à ce moment, plus de 3.300 animaux ont déjà été abattus, soulevant des inquiétudes parmi les syndicats agricoles.
Thomas Gibert, porte-parole de la Confédération paysanne, a critiqué le gouvernement, affirmant qu'il ne répond pas aux demandes fondamentales des agriculteurs concernant une vaccination globale et l'arrêt de l'abattage systématique. En conséquence, des blocages de routes et de voies ferrées continuent à se multiplier, mobilisant plusieurs milliers de manifestants. En effet, au cours de dernières mobilisations, les agriculteurs ont bloqué des axes stratégiques, entravant le trafic entre Toulouse et Narbonne et perturbant les poids lourds circulant en provenance d'Espagne.
Des actions de protestation sont d'ores et déjà prévues dans d'autres zones, témoignant d'un mécontentement qui ne semble pas s'atténuer. Dans un contexte où la colère est exacerbée par la possible signature d'accords de libre-échange avec le Mercosur, les syndicats agricoles appellent à la mobilisation générale pour défendre leurs intérêts face aux réformes gouvernementales.







