La récente commission parlementaire sur les déficiences des politiques de prise en charge de la santé mentale et du handicap a rendu des conclusions alarmantes. Selon le rapport, l'État investit des sommes considérables, pourtant ces fonds sont mal dirigés, entraînant des coûts bien plus élevés à long terme. Sébastien Saint Pasteur, député PS de Gironde et rapporteur, résume la situation : "L'État dépense beaucoup, mais mal, ce qui est incompatible avec les restrictions budgétaires de notre pays et trahit la promesse d'égalité républicaine".
Avec près de 300 pages, ce rapport met en lumière des injustices majeures. Par exemple, en septembre 2025, environ 50 000 enfants n'auront pas d'accompagnement effectif pour leur scolarisation, provoquant des répercussions sur leur éducation et le quotidien familial. Comme l'indique une étude de Sud Ouest, cela pousse souvent un parent, généralement la mère, à se retirer du marché du travail.
Par ailleurs, l'école inclusive, bien qu’évoquée dans les discours politiques, semble n'exister que sur le papier. Le rapport révèle que de nombreux élèves autistes attendent toujours une prise en charge adaptée, entraînant un sentiment d'abandon au sein des familles. Comme le souligne un rapport de Le Monde, cette situation reflète un manquement au devoir d’éducation et d’inclusion.
Des coûts évités par des politiques préventives
D'après les chiffres de 2023, les troubles psychiatriques ont coûté 27,8 milliards d'euros à l'Assurance Maladie, faisant de la santé mentale la deuxième pathologie la plus onéreuse en France, après le cancer. Si l'on inclut les coûts directs et indirects, le total s'élève à 163 milliards d'euros par an, soit près de 2 400 euros par habitant. Concernant le handicap, l'effort national a atteint 64,5 milliards d'euros en 2024, avec une tendance à la hausse et une nécessité de rediriger ces fonds vers des mesures préventives.
Les experts s'accordent à dire qu'une réorientation de ces dépenses pourrait non seulement alléger le fardeau financier de l'État, mais aussi améliorer la qualité de vie de milliers de familles. La création d'une agence nationale d'études d'impact a ainsi été recommandée pour évaluer l'efficacité des politiques mises en place.
Enfin, alors que des initiatives sont en cours pour prolonger la grande cause santé mentale, beaucoup attendent des changements concrets. Selon le député Saint Pasteur, "La première saison n'a pas été concluante ; il faut que la prochaine en soit une réelle réussite".







