La récente publication de la « stratégie de défense nationale » par l'administration Trump, datée du 5 décembre, suscite des inquiétudes quant à l'avenir des relations transatlantiques. Ce document fait l'impasse sur des menaces cruciales, comme celle du changement climatique, et minimise la question de la prolifération nucléaire, particulièrement en ce qui concerne la Corée du Nord. La vision de l'administration actuelle diffère radicalement de celle de 2017, où la Russie et la Chine étaient clairement identifiées comme des menaces à la sécurité américaine.
Désormais, l'administration semble privilégier un dialogue économique avec Pékin, tout en considérant Moscou comme peu menaçant, essentiellement à travers le prisme des préoccupations européennes. Cette attitude fait l'impasse sur les actions de la Russie qui, depuis des décennies, ne cesse d’affirmer son influence sur le continent. L’abandon du soutien à un ordre international fondé sur des valeurs démocratiques et le respect des droits humains soulève de sérieuses questions concernant les intérêts à long terme des États-Unis et de leurs alliés européens, comme l'indique le Le Monde.
Les alliés européens se retrouvent dans une position délicate, balayant d'un revers de main leurs efforts loyaux des huit dernières décennies. Si certaines des diatribes dans ce document peuvent paraître convenues, elles reflètent un mépris croissant envers les initiatives européennes. Ironiquement, cette frénésie pourrait éveiller les dirigeants européens d'un long sommeil, les poussant à réaliser à quel point une autonomie stratégique est devenue absolument indispensable face à cette montée des tensions.
Les intentions de l'administration Trump semblent vouloir démanteler les fondements même de l'Union européenne. Dans cette optique, le soutien à des factions « patriotes » au niveau national pourrait générer des divisions qui affaibliraient considérablement la cohésion européenne, comme le souligne l'expert en géopolitique, Jean-Marc Huissoud, dans une interview avec France 24. Les conséquences de cette dynamique pourraient réduire l'Europe à une proie facile pour les intérêts économiques américains et feront courir aux Européens le risque de sacrifier leurs propres intérêts au profit de projets fragiles, soutenus par Moscou et Pékin.







