En septembre, le déficit commercial des États-Unis a considérablement diminué, atteignant 52,8 milliards de dollars, selon les dernières données du Bureau d’analyse économique (BEA) du département du Commerce. Cette baisse de -10,9 % par rapport à août marque la deuxième réduction consécutive du déficit après une chute encore plus marquée en juillet.
Cette dynamique positive s'explique principalement par une hausse des exportations, qui ont frôlé les 290 milliards de dollars. Ces chiffres représentent une augmentation de +3 % par rapport à août, où les exportations avaient stagné. Les importations, quant à elles, ont légèrement augmenté de +0,6 %, atteignant environ 342 milliards de dollars, après une forte baisse le mois précédent.
Ce résultat a surpris de nombreux analystes, qui s'attendaient plutôt à une hausse du déficit, estimé entre 62 et 63 milliards de dollars pour le mois de septembre. En effet, ces experts, y compris ceux de Bloomberg, avaient anticipé une reprise après la baisse à 59,6 milliards de dollars en août.
Une tendance à la baisse inédite depuis cinq ans
Ce niveau de déficit est le plus faible depuis plus de cinq ans, atteignant son minimum depuis juin 2020, alors que les chaînes d'approvisionnement commençaient à se rétablir après la pandémie de Covid-19. Il convient de noter que la publication de ces chiffres a été retardée par la paralysie budgétaire récente, qui a affecté le fonctionnement de l'administration américaine.
Les impacts des droits de douane
Cette baisse du déficit en septembre s'inscrit dans un contexte marqué par l'augmentation des droits de douane initiée par l'administration Trump, dont l'objectif principal était de réduire le déficit commercial. Les données montrent que cette stratégie a particulièrement bien fonctionné avec la Chine, où le déficit a chuté de 4 milliards de dollars en un mois, passant de 15,4 à 11,4 milliards de dollars, grâce à une baisse notable des importations de produits chinois (-16 %).
Cependant, l'évaluation de l'impact à long terme de ces mesures reste à faire. Oren Klachkin, économiste pour Nationwide, souligne que la demande mondiale et un dollar affaibli ont contribué à stimuler les exportations en septembre, mais ces facteurs pourraient être rapidement compensés par une hausse des importations, à mesure que la demande américaine augmente. De plus, la décision imminente de la Cour suprême sur la légalité des droits de douane pourrait influencer les prévisions commerciales, bien que Klachkin ne s'attende pas à une volatilité aussi marquée en 2024.
Les droits de douane, bien qu'ayant des effets positifs apparents sur le déficit, posent également des défis pour l'économie américaine, notamment en alimentant l'inflation et en affectant le pouvoir d'achat des consommateurs. Ces préoccupations se reflètent dans la chute de la popularité de Trump depuis son retour à la Maison Blanche, alors que de plus en plus d'Américains expriment leur désaccord avec sa gestion économique.







