Le maire de Chessy, Olivier Bourjot, et ses adjoints ont annoncé leur démission de leurs fonctions exécutives après avoir été contraints par la justice de célébrer le mariage d'une ressortissante européenne avec un étranger sous obligation de quitter le territoire français (OQTF).
Le procureur de la République de Meaux a rappelé que la démission du maire ne l'exonère pas de ses obligations légales. Dans une déclaration, le procureur, Jean-Baptiste Bladier, a évoqué le risque d'infraction pénale concernant l'opposition constante de Bourjot à célébrer ce mariage. En mai 2025, le parquet avait déjà été alerté par la commune sur ce projet de mariage, mais une enquête a conclu qu'aucune intention frauduleuse n'était démontrable entre les deux partenaires.
Le couple a finalement obtenu une décision de "non-opposition" le 7 juillet, permettant ainsi de donner suite à la célébration du mariage. Malgré cela, le maire a persisté dans son refus, affirmant qu'il ne pouvait pas célébrer une union qu'il jugeait "insincère", reprochant au système de l'obliger à agir à l'encontre de ses convictions.
D'après Midi Libre, les tensions autour des mariage d'étrangers sous OQTF ne sont pas nouvelles. En juillet 2023, Robert Ménard, maire de Bèziers, avait également refusé de célébrer une union similaire. Après avoir été expulsé, l'homme concerné avait dû quitter la France, laissant une femme désemparée.
Des experts du droit et de la citoyenneté soulignent que cette situation met en lumière les déchirements poignants entre la législation et les convictions personnelles des officiers d'état civil. "Un maire doit respecter la loi, mais il est également humain d'avoir des opinions personnelles qui entrent en conflit avec ces obligations", déclare Florence B., sociologue des politiques publiques.
C'est dans ce contexte que Bourjot et ses adjoints ont choisi de démissionner, tout en restant membres du conseil municipal. Cette décision vise à préserver leur intégrité personnelle face à des pressions légales. Bourjot affirme : "Nous ne pouvons pas nous résoudre à célébrer des unions qui transgressent nos valeurs fondamentales, même si cela signifie quitter nos postes."







