Lors d'une récente visite aux Émirats arabes unis, Emmanuel Macron a souligné l'importance de renforcer la coopération contre le narcotrafic. Le président français a affirmé qu'il est essentiel d'identifier et d'extrader les narcotrafiquants qui échappent à la justice, notamment ceux se cachant dans ce pays du Golfe. Cette initiative s'inscrit dans un contexte où la France cherche à endiguer la montée inquiétante du narcotrafic sur son territoire.
Depuis le début de l'année, 17 narcotrafiquants ont déjà été extradés vers la France, a rapporté le ministre de la Justice Gérald Darmanin. Malgré un historique de coopération judiciaire daté de 1991 entre Paris et Abou Dabi, l'efficacité de cette collaboration a souvent été remise en question.
Les Émirats, et en particulier Dubaï, sont perçus comme un refuge pour de nombreux criminels. Eric Serfass, procureur adjoint à la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée, a confirmé que plusieurs individus recherchés se trouvent dans cette région. Bien que des accords existent, le manque de rigueur sur l'origine des fonds a fait des Émirats une destination prisée pour ceux en quête de protection.
Pour Sébastien Boussois, spécialiste du Moyen-Orient, le défi demeure que les Émirats ont longtemps été perçus comme une zone d'impunité. Pourtant, les récents efforts français pour établir une liste de cibles prioritaires laissent espérer un changement. Les mesures de saisie de biens, comme l’annonce de 82 appartements liés à des narcotrafiquants, illustrent une volonté croissante d’agir.
Cependant, certains experts préviennent qu'il est crucial de ne pas se concentrer uniquement sur la répression. La lutte contre le narcotrafic exige des solutions globales pour réduire la demande et réguler le marché. Comme l'indique un rapport des sénateurs, tant que le marché du narcotrafic demeure florissant, les acteurs continueront d’émerger, quelle que soit l’intensité des actions menées.
Les Émirats, traditionnellement associés à des pratiques fiscales laxistes, pourraient aussi voir survenir des critiques croissantes de leur rôle dans cette dynamique. Pour les autorités françaises, la question est donc de savoir si cette coopération pourra réellement évoluer ou si de nouveaux défis se profileront à l'horizon.







