Au Brésil, un appel au boycott des célèbres tongs Havaianas a émergé, illustrant les tensions politiques croissantes à l'approche des élections présidentielles de 2026. Ce mouvement a été initié par des figures politiques accusant la marque de promouvoir une publicité biaisée, perçue comme antidroite. Dans une vidéo controversée, l'actrice Fernanda Torres, vedette du film Je suis toujours là, encourage les spectateurs à "ne pas commencer l'année 2026 du pied droit", une expression qui, au Brésil, se traduit par le souhait de commencer l'année de manière positive.
Cette déclaration a provoqué une réaction immédiate des partisans de l'ancien président d'extrême droite, Jair Bolsonaro. Son fils, Eduardo Bolsonaro, résident aux États-Unis, a montré son indignation en jetant des Havaianas à la poubelle, déclarant que la marque avait trahi ses valeurs nationales. La vidéo, largement partagée sur les réseaux sociaux, a exacerbé les divisions, incitant des député(e)s de droite à appeler au boycott. Rodrigo Valadares, un député conservateur, a ainsi tweeté : "Havaianas a choisi son camp. La DROITE a choisi le boycott."
Les réactions n'ont pas tardé à affluer, des influenceurs bien connus exprimant leur frustration. Thiago Asmar, par exemple, a partagé une vidéo où il marche pieds nus sur un sol chaud, affirmant qu'il ne porterait plus jamais de Havaianas. Ce type de protestation, bien que symbolique, démontre à quel point l'identité nationale peut rapidement devenir instrumentalisée dans des luttes politiques.
De l'autre côté du débat, les voix de gauche condamnent cette réaction, la députée Duda Salabert qualifiant les appels au boycott de "mesures idiotes" qui menacent des emplois dans des régions comme Minas Gerais, où se trouvent des usines de fabrication. Cette controverse révèle non seulement les enjeux économiques, mais aussi un climat de polarisation qui peut avoir des répercussions sur la société brésilienne dans son ensemble.
Alors que des appels au boycott circulent, beaucoup de Brésiliens prennent leur position, le dialogue public s'intensifiant autour d'un sujet à la fois banal et révélateur de luttes politiques plus profondes. Cette situation soulève des questions sur le rôle des marques dans un paysage politique polarisé et l'influence qu'elles peuvent avoir sur l'opinion publique. Selon un article du Le Monde, l'avenir de l'image de marque d'Havaianas pourrait dépendre de sa capacité à naviguer ces eaux troubles, tout en préservant une image positive en vue des attentes des consommateurs.







