La propagation de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) soulève des préoccupations croissantes concernant ses impacts sur l'élevage français et l'approvisionnement en viande. Alors que la mobilisation des agriculteurs se renforce, notamment dans le Sud-Ouest, un nouveau cas a été détecté dans un élevage de Haute-Garonne.
Les éleveurs, préoccupés par l'abattage systématique des animaux lorsqu'un cas de DNC est confirmé, expriment leur opposition à cette mesure. Selon les chiffres récents, depuis le début de l'épidémie en juin 2025, environ 3 000 bovins ont été abattus, représentant une fraction minime du cheptel national. Hélène Courades, directrice du syndicat Culture Viande, a déclaré à RTL.fr que, pour l'instant, l'impact sur les consommateurs reste faible. Cependant, elle met en garde : "Il est crucial que la maladie ne se propage pas pour éviter une hausse du nombre d'animaux touchés."
Bien que la DNC ne soit pas transmissible à l'homme, ni dans le cadre de la consommation de viande, les animaux euthanasiés ne sont pas commercialisés. Cela représente une mesure de précaution pour protéger le marché, souligne Courades. Dans le cadre des efforts préventifs, le respect stricte des protocoles sanitaires est primordial pour minimiser les pertes dans le cheptel.
Peut-on s'attendre à une hausse des prix de la viande ?
Actuellement, aucune augmentation significative des prix de la viande n'est prévue, étant donné que le nombre d'animaux infectés demeure relativement faible. Comme l'explique Hélène Courades, tant que le nombre d'animaux touchés reste limité, l'équilibre entre l'offre et la demande n'est pas perturbé. Toutefois, si la maladie devait s'étendre davantage, un déséquilibre se créerait, entraînant potentiellement une augmentation des prix.
Une baisse déjà préoccupante du cheptel français
La situation du cheptel français est déjà délicate, avec une diminution constante au cours des dernières années, exacerbée par des phénomènes comme la DNC. Selon des rapports du ministère de l'Agriculture, près d'un million de vaches ont disparu en huit ans, et le cheptel laitier a subi une réduction de 15 % au cours des six dernières années.
Cette décapitalisation des élevages, principalement attribuée au départ à la retraite d'éleveurs âgés et à un taux de remplacement insuffisant, soulève des inquiétudes pour l'avenir de l'approvisionnement en viande. Hélène Courades attribue cette tendance à de précédentes épidémies, telles que la fièvre catarrhale ovine, qui ont également affecté le cheptel disponible. Cette crise n’est pas seulement une problématique française ; de nombreux pays européens rencontrent des défis similaires concernant la réduction de leurs effectifs bovins et la hausse des tarifs de la viande.
Face à cette situation complexe, les acteurs de la filière insistent sur l'importance de prévenir la propagation de cette épidémie pour assurer la sécurité alimentaire et maintenir la confiance des consommateurs.







