Toulouse (France) – La ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, a reafirmé son soutien aux agriculteurs en détresse, tout en défendant sa stratégie de lutte contre la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), qui suscite des critiques au sein du milieu agricole.
Après une visite inspirante où elle a assisté à la vaccination d'un troupeau de blondes d'Aquitaine en Haute-Garonne, Genevard a participé à une réunion de crise à Toulouse. "Les agriculteurs ont exprimé leur souhait d'élargir le territoire de la vaccination. J'ai entendu leur appel", a-t-elle confié à BFMTV. Une première étape vers l’ajustement du protocole a été annoncée, avec la promesse de vaccination d'entre 600.000 et 1 million de bovins dans le sud de la France.
Malgré le signal inquiétant d'un nouveau cas de DNC dans une ferme de l'Aude, où dix bovins ont été euthanasiés, Genevard a assuré que tous les cas sont désormais sous contrôle. Elle a rappelé les trois mesures fondamentales de la stratégie sanitaire : l'abattage rapide des animaux infectés, la vaccination, et la restriction des mouvements de bétail, essentielles pour éradiquer cette maladie très contagieuse.
Dans une région où le mécontentement des éleveurs devient palpable, la ministre a cherché à éviter les tensions visibles sur le terrain en conduisant son déplacement en toute discrétion.
Les différents syndicats, allant de_coords du courant Coordination Rurale à la Confédération Paysanne, se sont unis dans leur demande pressante : la fin de l'abattage systématique et une vaccination généralisée. "Ce qui se passe ici est une véritable colère collective qui ne peut être ignorée", a souligné un représentant syndical, soulignant le fait qu'ils ne quitteraient pas leurs positions tant qu'aucune solution concertée n'était mise en œuvre.
Des blocages de routes, notamment en Gironde, en Dordogne et en Haute-Vienne, sont en cours, témoignant de l'intensité du mécontentement des fermiers.
En dépit des doutes exprimés sur la gestion de crise, le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, a mis l'accent sur la nécessité de s'appuyer sur les recommandations scientifiques pour éviter une chute du marché.
La fédération Culture Viande a également averti des conséquences économiques d'une vaccination imposée, paniquant les producteurs sur les complications futures dans les échanges internationaux. Face à ce dilemme, l'État appelle à un dialogue constructif, mais le fossé entre les autorités et les agriculteurs semble plus large que jamais.
Les élus locaux, notamment plus de 200 maires de l'Ariège, ont réclamé des discussions sérieuses avec le gouvernement. "Il est vital de réévaluer le protocole de lutte contre la DNC," a mentionné un maire, soulignant l'impact direct de ces mesures sur le quotidien des agriculteurs. En attendant, le mouvement continue de prendre de l'ampleur, conservant son élan face aux défis économiques et climatiques persistants.







