Depuis près de deux semaines, la mobilisation des agriculteurs dans la région d'Occitanie connaît un essor inégalé. Partis de Carbonne en Haute-Garonne, les agriculteurs se font entendre particulièrement entre Gimont et Auch, dans le Gers.
Les cendres de leurs actions sont encore chaudes, alors que diverses formes de protestations s'intensifient. Sur plusieurs axes stratégiques, notamment à l'entrée de la nationale 114, les barrages demeurent visibles. Ces actions sont en réaction aux inquiétudes croissantes concernant la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse, un sujet qui agite le secteur agricole depuis plusieurs semaines.
Initiées par les Jeunes Agriculteurs du Gers (JA 32) et la Coordination rurale, ces manifestations incluent le déversement de bennes pleines de déchets, ainsi que des feux allumés sur des ronds-points emblématiques. Une série d'actions coups de poing qui témoigne de l'urgence ressentie par les agriculteurs et de leur détermination à faire entendre leur voix.
À Saint-Cricq, par exemple, un radar de vitesse a été déplacé pour être installé dans un giratoire entouré de ballots de paille, symbolisant la frustration des agriculteurs face à des réglementations qu'ils jugent injustes. « Ce n'est pas juste une question de chiffres, mais de notre survie, de l'avenir de nos familles », souligne un membre des Jeunes Agriculteurs.
Des impacts notables se font déjà sentir : le trafic ferroviaire est interrompu sur le tronçon Gimont-Auch, les TER n’opérant plus en raison de déchets placés sur les voies, ce qui pousse à une aggravation de la situation pour les usagers. « La situation est intenable. Nous devons agir maintenant avant qu'il ne soit trop tard », affirme un usager du train.
Les actions des agriculteurs ne se limitent pas aux routes; ils ont également déversé des déchets devant le centre des Finances publiques à Auch, entraînant la mise en télétravail des employés. Le préfet du Gers envisage de porter plainte, témoignant ainsi du climat de tension qui prévaut.
Pour de nombreux agriculteurs, cette lutte est avant tout une question de survie. « Nous ne pouvons plus attendre que les réponses viennent d'en haut; nous devons nous battre pour notre avenir », conclut un agriculteur de la région, résolu à rester engagé dans la lutte pour une agriculture durable.
Ce mouvement fait écho à une situation plus vaste, où les agriculteurs de toute la France se mobilisent pour défendre leurs droits et leur mode de vie face à un contexte économique de plus en plus difficile.
Ces actions ne passent pas inaperçues et soulèvent des préoccupations sur les répercussions futures si les revendications des agriculteurs ne sont pas entendues. Une situation à suivre de près, alors que la mobilisation ne semble pas prête de s'essouffler.







