La crise de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) secoue le monde agricole français, créant une rare unité parmi les syndicats d'agriculteurs traditionnellement opposés. La Confédération paysanne et la Coordination rurale, malgré leurs divergences sur des sujets comme la loi Duplomb, s'élèvent ensemble contre les mesures sanitaires imposées par l'État, notamment le dépeuplement des cheptels touchés par le virus.
Ursula Albrieux, porte-parole de la Coordination rurale, souligne que cette mobilisation est une démonstration de force face à un ennemi commun : l'État. "Nous devons nous unir pour défendre nos intérêts et ceux de nos exploitations. C'est un combat pour notre survie", affirme-t-elle. Cette colère est d'autant plus palpable que de nombreux éleveurs craignent de perdre leurs animaux s'ils sont touchés par la maladie.
Cette mobilisation a également trouvé un écho auprès d'autres secteurs, comme l'artisanat et la logistique. Selon Raymond Girardi du Modef, "d'autres professions sont également à bout, ce qui pourrait entraîner des alliances inattendues dans les luttes à venir". Les jeunes des lycées agricoles ont même rejoint le mouvement, apportant une nouvelle vigueur au combat.
Alors que certains syndicats, comme la FDSEA, prônent des solutions plus modérées, la pression exercée par la Confédération paysanne et la Coordination rurale semble inciter à des actions plus audacieuses. "Nous ne pouvons plus rester silencieux", a insisté Alain Brifeille, président de la FDSEA 47. "Il est temps que nos voix soient entendues!" Dans un contexte où la confiance dans les politiques agricoles de l'État est mise à mal, il est important d'écouter la base, en passant par des voies de dialogue constructif.
Lors de manifestations récentes en Ariège, on a vu un mélange surprenant de participants : militants syndicalistes, députés, et même anciens Gilets jaunes. Ce troupeau hétéroclite témoigne d'une colère qui, selon certains, pourrait dépasser les frontières du monde agricole. Marion Debats de la Confédération paysanne déclare: "Cette crise pourrait déclencher un mouvement populaire plus vaste, car les services publics et les droits des travailleurs sont tous en jeu."
Des experts estiment que cette situation pourrait créer un terreau fertile pour des mobilisations à venir, car les frustrations accumulées depuis plusieurs années commencent à éclater. Les syndicats appellent désormais la population à se joindre à leur lutte pour un avenir meilleur.







