Dans un contexte financier tendu, Casino, le groupe de distribution française, se retrouve engagé dans un bras de fer pour la restructuration de sa dette, notamment face à des créanciers anglo-saxons. Daniel Kretinsky, l'actuel propriétaire du groupe, propose d'investir 300 millions d'euros tout en demandant une réduction de sa dette nominale de 1,4 milliard d'euros de 40%, espérant ainsi stabiliser sa situation financière.
Les fonds d'investissement anglais, tels qu'Attestor et Monarch, qui détiennent 96% de la dette, semblent réticents à accepter ce plan lors des premières négociations. Comme l'estime un expert financier, cela pourrait ouvrir la voie à une lutte pour le contrôle de l'entreprise, une situation qui inquiète également les équipes dirigeantes : "Ces créanciers peuvent injecter des fonds considérables dans Casino et envisager un changement de contrôle," confie une source proche du dossier.
Face à ce défi, les banques françaises, notamment BNP Paribas et le Crédit Agricole, interviennent en soutenant Kretinsky. Elles ne sont pas directement concernées par la restructuration de la dette, mais elles contribuent quotidiennement à la trésorerie du groupe, fournissant près de 1 milliard d'euros pour le maintien de son fonctionnement. Une position essentielle, comme le souligne un banquier : "Si Casino tombe entre les mains de fonds d'investissement, nous ne continuerons pas à soutenir sa trésorerie!"
Marc Sénéchal, l'un des administrateurs judiciaires affectés à la restructuration, partage cet avis et souhaite que Kretinsky reste au contrôle, en raison de ses « ressources financières importantes », permettant ainsi de préserver les marques telles que Monoprix et Cdiscount. Son soutien est crucial, d'autant plus qu'un changement de contrôle entraînerait des modifications complexes du plan de sauvegarde et retarderait les négociations.
La confirmation rapide de l'accord de restructuration souhaitée par les créanciers pourrait être travaillée d'ici fin mars. Toutefois, le chemin est encore semé d'embûches, et les banques françaises montrent qu'elles sont prêtes à défendre leurs intérêts tout en veillant à la stabilité de l'une des entreprises de distribution les plus emblématiques de France.







