La Croatie est de nouveau secouée par un drame insupportable : une femme de 39 ans a perdu la vie, tuée par son époux dans leur domicile à Bedekovcina, près de Zagreb. Ce crime tragique est le troisième féminicide en seulement dix jours, suscitant une forte indignation au sein des organisations non gouvernementales qui demandent une mobilisation immédiate des autorités pour protéger les victimes de violences domestiques.
Selon les informations rapportées par le porte-parole de la police régionale, Zoran Loncar, le corps du mari, âgé de 43 ans, soupçonné de ce meurtre, a été retrouvé à proximité, suggérant un suicide après l'acte. Cette tragédie vient s'ajouter à une série d'incidents violents récemment signalés. Le 4 décembre, un homme a blessé son ancienne compagne et tué sa sœur, ce qui a conduit à son arrestation en Slovénie. Puis, le 6 décembre, une autre jeune femme de 23 ans a été tuée à Rijeka par son partenaire, qui a également tenté de mettre fin à ses jours.
Avec 19 féminicides enregistrés en 2023, ce fléau prend des proportions alarmantes. Les chiffres témoignent d'une hausse inquiétante : 13 femmes tuées en 2022, 9 en 2023 et déjà 18 en 2024, selon les données officielles. Ces événements tragiques font ressortir les lacunes de la législation croate en matière de prévention de la violence de genre.
Le Réseau féminin de Croatie, qui regroupe une trentaine d'organisations dédiées à la protection des droits des femmes, a récemment dénoncé l'inaction du gouvernement. « Des signaux d'alarme étaient évidents, mais les institutions n'ont pas su répondre adéquatement », déplore un porte-parole de l'organisation, pointant du doigt la législation insuffisante et les pratiques de prévention inadaptées.
Des voix s'élèvent également au niveau européen, soulignant que la situation en Croatie pourrait avoir des répercussions sur l'image du pays au sein de l'Union Européenne. Alors que des mesures avaient été introduites en mars 2024 pour criminaliser le féminicide avec des peines allant de 10 à 40 ans d'emprisonnement, la nécessité d'un cadre législatif plus robuste est aujourd'hui plus que jamais pressante.
Les experts s'accordent à dire que l'augmentation des féminicides est souvent précédée d'indicateurs tels que des signalements de violence. « Il est crucial de bâtir un système de réponse rapide et efficace face à ces alertes », affirme une spécialiste des droits des femmes. Les autorités sont désormais appelées à renforcer leurs efforts pour garantir la sécurité des femmes et à envisager des campagnes de sensibilisation afin de changer les mentalités sociétales face à la violence de genre.







