Ce dimanche, la visibilité spectaculaire de la colère des agriculteurs s’est manifestée au centre commercial Rives d’Arcins à Bègles, près de Bordeaux. Organisée par la Confédération paysanne, cette opération vise à attirer l'attention du public sur les dangers et les conséquences de la maladie virale de la dermatose nodulaire qui frappe les élevages bovins.
Quatre tracteurs et une cinquantaine d'agriculteurs ont pris position au rond-point principal, bloquant certaines voies tout en maintenant un accès partiel à la circulation. "Stop abattage total" et "les paysans sacrifiés sur l'autel du profit" figuraient sur les banderoles brandies par les manifestants, témoignant de leur désespoir face à une situation qu'ils jugent inacceptable.
Sur place, un important dispositif policier a été déployé, soulignant la tension entourant cette mobilisation. Le co-secrétaire départemental du syndicat, Cédric Labarriére, a tenu à souligner l'urgence d'une mobilisation citoyenne : "Il est impératif de faire entendre notre voix contre cette politique mortifère du gouvernement à l'égard des éleveurs et des animaux. Nous demandons un abattage ciblé, permettant de préserver les bêtes saines et de renforcer les programmes de vaccination pour les éleveurs prêts à s'engager".
Le syndicat ne se contente pas de dénoncer des pratiques qu'il juge désastreuses. Il insiste également sur la nécessité d’un déclassement de la dermatose nodulaire, un sujet qui peine à atteindre les oreilles des décideurs, selon plusieurs sources médiatiques. "La MHE représente une menace plus virulente, mais peu de mesures concrètes sont mises en place contre elle", explique Labarriére.
Cette manifestation s'inscrit dans un mouvement plus large. D'autres actions sont prévues, notamment pour ce dimanche soir à Cestas, avec des blocages potentiels des routes vers Bordeaux. L'union fait la force dans un contexte où les agriculteurs, plus que jamais, se battent pour leur survie et celle de leur métier.
Les experts s'accordent à dire que des révisions des politiques en matière d'élevage sont cruciales. "Il est temps que le gouvernement prenne en compte la détresse des éleveurs et l'impact de ses décisions", argue un agronome de l'université de Bordeaux. Ces réflexions rejoignent celles des agriculteurs sur le terrain, qui font face au défi quotidien d'une profession de plus en plus sous pression.







