À moins d'un an des élections de mi-mandat, Donald Trump admet pour la première fois que les républicains pourraient rencontrer des difficultés pour conserver le Congrès. Bien que la Maison Blanche promeuve une économie en plein essor, beaucoup d'électeurs contestent cette perception.
Dans une interview avec le Wall Street Journal réalisée au Bureau ovale, Trump a déclaré : « Nous devrions gagner. Mais, statistiquement, c'est très difficile ». Malgré sa conviction d’avoir « créé la plus grande économie de l'histoire », il reconnaît les défis à venir : « Je ne peux pas vous dire comment cela va se traduire pour l'électeur. Tout ce que je peux faire, c'est mon travail. »
Une économie vantée, mais peu ressentie
Depuis son retour au pouvoir en janvier, Trump insiste sur le fait que l'économie américaine est dans une phase florissante, soulignant la baisse de l'inflation et attribuant la hausse des prix à son prédécesseur, Joe Biden. Il avance même que « le niveau des prix sera bon » d'ici peu, à l'approche des élections.
Cependant, l'écart entre son discours et la perception des citoyens est profond. Une étude récente menée par l'université de Chicago pour l'Associated Press révèle que seulement 31 % des Américains approuvent sa politique économique. Trump, cependant, réfute cette enquête, affirmant que ces sondages ne peuvent pas refléter « la grandeur de l'Amérique ».
Cette situation rappelle le défi posé à Joe Biden en 2024, qui devait lui aussi jongler avec des données économiques solides tout en faisant face à une opinion publique sceptique. Il est ironique de constater que Trump, autrefois critique de Biden, se retrouve désormais exposé aux mêmes reproches concernant la déconnexion entre les données macroéconomiques et la réalité vécue par les ménages.
À 79 ans, Trump fait également face à des interrogations sur sa santé et sa capacité à gouverner, bien que ces préoccupations semblent moins déterminantes politiquement que celles qui avaient visé Biden. La Maison Blanche cherche à éteindre les rumeurs concernant sa santé lors de ses interventions publiques.
L'assurance santé, talon d'Achille républicain
Au-delà de l'économie, un autre chantier suscite des inquiétudes : l’avenir de l'assurance santé. À la fin décembre, des subventions essentielles pour plus de 20 millions d'Américains qui dépendent d'Obamacare arriveront à expiration. Sans un accord au Congrès, des hausses importantes des coûts d'assurance pourraient toucher les classes moyennes dès 2026.
Officiellement, le leadership républicain rejette toute idée de prolongation de ce programme, polémique depuis sa création sous Obama. Néanmoins, des discordes internes se font sentir, plusieurs membres du parti ayant déjà défié l'autorité de leur hiérarchie, conscients du risque électoral que cela implique. Trump a même déclaré qu'il serait prêt à « travailler avec les démocrates » sur cette question sans toutefois s'engager fermement.
À l’approche des élections de mi-mandat, l’opposition démocrate a déjà préparé des axes de campagne : le coût de la vie, l'assurance santé et l'inflation persistante. Une augmentation significative des primes d'assurance pourrait devenir un atout majeur dans une lutte électorale qui s'annonce âpre.
(Sources : Wall Street Journal, Associated Press)







