Le dimanche 14 décembre, une cinquantaine d'agriculteurs, soutenus par une foule enthousiaste, ont envahi la sous-préfecture de Millau, dans l'Aveyron. Ils ont recouvert le bâtiment de paille, de lisier et de pneus usagés en guise de protestation contre le protocole de lutte contre la dermatose nodulaire des bovins (DNC), qui stipule que tout un troupeau doit être abattu même si un seul animal est malade.
Bruno Roustan, éleveur de bovins à Saint-Affrique, a exprimé son indignation, soulignant : "Ce n'est pas acceptable de tuer des bêtes saines. Les mesures doivent être révisées pour éviter cette cruauté injustifiée." Cette opinion souligne le mécontentement grandissant au sein de la profession, qui estime être punie de manière disproportionnée. Des agriculteurs affirment que des alternatives existent, en se référant à des protocoles plus souples appliqués dans d'autres pays d'Europe.
Les manifestants, équipés de tracteurs, ont déversé des montagnes de déchets agricoles devant la sous-préfecture pour faire entendre leur voix. "On est là pour faire sentir que ça pue, pour que nos politiques prennent enfin conscience de la situation", a ajouté Théo Alary, éleveur à Arvieu. Cette action a été suivie d'une pluie de lisier qui a atteint les locaux des représentants de l'État, soulignant l’urgence de leur message.
Carole Delga, présidente de la région Occitanie, a également pris position en adressant une lettre ouverte au Premier ministre, exigeant un dialogue constructif avec les agriculteurs sur la gestion de la DNC. "Il est impératif d'écouter les préoccupations du monde agricole", a-t-elle affirmé, incitant ainsi le gouvernement à reconsidérer ses décisions.
Les agriculteurs ont promis de nettoyer la zone si des mesures concrètes étaient mises en place. Cette mobilisation à Millau s'inscrit dans un contexte plus large de mécontentement chez les agriculteurs français, qui font face à de nombreuses incertitudes économiques et réglementaires, exacerbées par des politiques qu'ils jugent inadaptées.







