Dans un climat de tension croissante, les agriculteurs du Sud-Ouest de la France s'organisent pour bloquer Bordeaux ce dimanche soir, en réaction à la gestion controversée de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) par la ministre de l'Agriculture. Parmi les manifestants, des éleveurs de bovins sont particulièrement mobilisés, réclamant des solutions à la crise qui touche leur secteur.
« Les blocages se multiplient à travers la région », a déclaré Bertrand Venteau, président de la Coordination rurale, militant en faveur d'une vaccination étendue des 16 millions de bovins français. Selon lui, l'abattage systématique des animaux affectés n'est pas la solution adéquate. Ignace, un vétérinaire du secteur, soutient également cette idée, affirmant que la vaccination est une approche plus pérenne pour prévenir la maladie.
Sur l'A64, des agriculteurs ont mis en place des barrages avec une centaine de tracteurs, créant un embouteillage de plus de 100 kilomètres. En guise de symbole, ils ont décoré leur campement de sapins de Noël, signifiant leur détermination à rester sur place, au moins jusqu'à ce que leurs revendications soient entendues. Cédric Baron, un des éleveurs mobilisés, n'a pas caché son intention : « Nous sommes ici pour passer les fêtes si nécessaire. Nous ne partirons pas sans réponse », a-t-il déclaré à l'AFP.
Ces actions sont soutenues par plusieurs organisations agricoles, qui dénoncent le manque de dialogue avec les autorités. Selon la Confédération paysanne, la situation actuelle des éleveurs souligne les besoins urgents d'une réforme politique en matière agricole. Les agriculteurs espèrent que la venue de la ministre Jerome Dussauze, prévue pour lundi, leur donnera l'opportunité de faire entendre leurs voix auprès du gouvernement.
Les opinions des experts s'accumulent : « Il est essentiel d'agir, mais il faut le faire de manière réfléchie et concertée », indique Jean-Marie Autier, agronome et consultant agricole. L'avenir du secteur dépend de la capacité des autorités à écouter les préoccupations des agriculteurs et à mettre en œuvre des solutions durables.







