Des agriculteurs en colère face à la dermatose : un appel à la vaccination plutôt qu'à l'abattage

L'augmentation des cas de dermatose suscite la colère des éleveurs et un appel à la vaccination.
Des agriculteurs en colère face à la dermatose : un appel à la vaccination plutôt qu'à l'abattage
©Matthieu RONDEL, AFP - Le 10 décembre 2025, des agriculteurs manifestent contre l'abattage d'un troupeau de 200 vaches suite à la détection d'un cas de dermatose à Les-Bordes-sur-Arize

La chambre d'agriculture et les syndicats agricoles d'Ariège ont soumis un protocole expérimental au ministère de l'Agriculture visant à empêcher les abattages de bovins suite à des cas récents de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) signalés en Ariège et dans les Hautes-Pyrénées.

Près de 200 agriculteurs se sont mobilisés ce mercredi autour du village des Bordes-sur-Arize pour bloquer l'accès aux services vétérinaires prévus pour euthanasier 208 bovins contaminés. Ce mouvement de protestation s'étend dans les Hautes-Pyrénées où un autre cas de DNC a été détecté, déclenchant une deuxième mobilisation des éleveurs pour éviter l'abattage.

"Nous allons maintenir notre action jusqu'à obtenir une réponse satisfaisante de la ministre. L'envoi de 3.000 CRS ne changera rien à notre détermination", a déclaré Lionel Candelon, président de la Coordination rurale (CR) de la chambre d'agriculture du Gers.

En parallèle, les représentants des différents syndicats agricoles, réunis lors de cette mobilisation, ont appelé à une suspension immédiate de la politique de dépeuplement systématique et au lancement d'un protocole expérimental. Selon leur proposition, seules les vaches infectées devraient être abattues, et le reste du troupeau devrait être suivi par des tests PCR pendant quatre à six semaines. Ils insistent également sur la nécessité d'une vaccination massive et rapide au delà des zones réglementées.

Cette demande s'étend non seulement aux cas en Ariège et dans les Hautes-Pyrénées mais à l'ensemble du territoire français, comme l'a précisé Candelon. Actuellement, les régulations imposent l'abattage de l'intégralité du troupeau concerné par la DNC et la mise en place de zones de restriction de 50 km autour du foyer de la maladie.

"Il est clair qu'il existe des failles dans le système de contrôle. Comment peut-on expliquer qu'un cas apparaisse ici alors que nous sommes à 100 km d'une zone touchée et que nous n'avons pas introduit de bétail de cette zone récemment?", s'est interrogé David Eychenne, éleveur ariégeois et co-porte-parole de la Confédération paysanne d'Occitanie.

Des experts du ministère de l'Agriculture, accompagnés de gendarmes, se sont rendus sur place pour évaluer le troupeau et assurer que les bovins abattus seront indemnisés par l'État, a confirmé la préfecture de l'Ariège.

Forcément, cela a été le premier cas confirmé de DNC dans l'Ariège depuis qu'elle a émergé en France. Même si le ministère de l'Agriculture assure que la situation est sous contrôle, la colère des éleveurs perdure. Le gouvernement a accepté d'ouvrir des discussions sur la vaccination préventive, un sujet qui divise fortement la communauté agricole.

"La vaccination, et non l'abattage, est la solution. Il est crucial de préserver les animaux non contaminés tout en mettant en place un suivi rigoureux", a déclaré Candelon. Cependant, d'autres éleveurs craignent qu'une campagne de vaccination générale nuise au "statut indemne" de la France, compromettant ainsi ses capacités d'exportation.

Interrogée à l'Assemblée nationale, la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, a averti que généraliser la vaccination enverrait un message inquiétant à nos partenaires européens. Cette tension entre la nécessité de protéger le cheptel et les implications économiques d'une telle mesure soulève des questions cruciales pour l'avenir de l'agriculture en France.

Lire aussi

Une grève générale secoue le Portugal contre la réforme du code du travail
Le Portugal connaît une grève générale historique contre une réforme du code du travail. Les syndicats dénoncent des mesures qui menacent les droits des travailleurs.
04h49
Des agriculteurs en colère face à la dermatose : un appel à la vaccination plutôt qu'à l'abattage
Des agriculteurs protestent contre l'abattage de bovins suite à des cas de dermatose. Appel à une vaccination rapide pour protéger le cheptel.
01h34
Le sort incertain des burgers végétariens en Europe
Les dénominations comme 'burger végétarien' suscitent des débats en Europe. Quelles conséquences pour les alternatives végétales ?
10 dec.
Vers une loi spéciale : enjeux fiscaux et conséquences pour la France
Découvrez les conséquences d'une loi spéciale attendue en 2026 sur les impôts et le déficit public en France.
10 dec.
Une communauté en larmes face à l'abattage de bovins en Ariège
En Ariège, l'arrivée de la dermatose nodulaire choque les éleveurs, protestant contre l'abattage de leurs bovins.
10 dec.
L’Europe relance le projet d’interconnexion électrique entre la France et l’Espagne
Un nouvel élan pour les interconnexions électriques entre la France et l'Espagne après la panne d'avril. L'UE agit pour renforcer la sécurité énergétique.
10 dec.