La chambre d'agriculture et les syndicats agricoles d'Ariège ont soumis un protocole expérimental au ministère de l'Agriculture visant à empêcher les abattages de bovins suite à des cas récents de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) signalés en Ariège et dans les Hautes-Pyrénées.
Près de 200 agriculteurs se sont mobilisés ce mercredi autour du village des Bordes-sur-Arize pour bloquer l'accès aux services vétérinaires prévus pour euthanasier 208 bovins contaminés. Ce mouvement de protestation s'étend dans les Hautes-Pyrénées où un autre cas de DNC a été détecté, déclenchant une deuxième mobilisation des éleveurs pour éviter l'abattage.
"Nous allons maintenir notre action jusqu'à obtenir une réponse satisfaisante de la ministre. L'envoi de 3.000 CRS ne changera rien à notre détermination", a déclaré Lionel Candelon, président de la Coordination rurale (CR) de la chambre d'agriculture du Gers.
En parallèle, les représentants des différents syndicats agricoles, réunis lors de cette mobilisation, ont appelé à une suspension immédiate de la politique de dépeuplement systématique et au lancement d'un protocole expérimental. Selon leur proposition, seules les vaches infectées devraient être abattues, et le reste du troupeau devrait être suivi par des tests PCR pendant quatre à six semaines. Ils insistent également sur la nécessité d'une vaccination massive et rapide au delà des zones réglementées.
Cette demande s'étend non seulement aux cas en Ariège et dans les Hautes-Pyrénées mais à l'ensemble du territoire français, comme l'a précisé Candelon. Actuellement, les régulations imposent l'abattage de l'intégralité du troupeau concerné par la DNC et la mise en place de zones de restriction de 50 km autour du foyer de la maladie.
"Il est clair qu'il existe des failles dans le système de contrôle. Comment peut-on expliquer qu'un cas apparaisse ici alors que nous sommes à 100 km d'une zone touchée et que nous n'avons pas introduit de bétail de cette zone récemment?", s'est interrogé David Eychenne, éleveur ariégeois et co-porte-parole de la Confédération paysanne d'Occitanie.
Des experts du ministère de l'Agriculture, accompagnés de gendarmes, se sont rendus sur place pour évaluer le troupeau et assurer que les bovins abattus seront indemnisés par l'État, a confirmé la préfecture de l'Ariège.
Forcément, cela a été le premier cas confirmé de DNC dans l'Ariège depuis qu'elle a émergé en France. Même si le ministère de l'Agriculture assure que la situation est sous contrôle, la colère des éleveurs perdure. Le gouvernement a accepté d'ouvrir des discussions sur la vaccination préventive, un sujet qui divise fortement la communauté agricole.
"La vaccination, et non l'abattage, est la solution. Il est crucial de préserver les animaux non contaminés tout en mettant en place un suivi rigoureux", a déclaré Candelon. Cependant, d'autres éleveurs craignent qu'une campagne de vaccination générale nuise au "statut indemne" de la France, compromettant ainsi ses capacités d'exportation.
Interrogée à l'Assemblée nationale, la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, a averti que généraliser la vaccination enverrait un message inquiétant à nos partenaires européens. Cette tension entre la nécessité de protéger le cheptel et les implications économiques d'une telle mesure soulève des questions cruciales pour l'avenir de l'agriculture en France.







