Des vaches en détresse : l'abattage controversé provoque la colère des agriculteurs

L'abattage des vaches en Ariège suscite des tensions entre agriculteurs et autorités.
Des vaches en détresse : l'abattage controversé provoque la colère des agriculteurs
©Valentine CHAPUIS, AFP - Des gendarmes assistent à l'enlèvement de la carcasse d'une vache dans une exploitation agricole touchée par la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) aux Bordes-sur-Arize, le 12

Après deux jours de mobilisation intense, les services vétérinaires ont pris d'assaut une ferme d'Ariège pour abattre 207 vaches, suite à la détection d'un cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC). Cet acte, réalisé sous l'escorte des gendarmes mobiles, a été marqué par une forte tension et de violents affrontements entre manifestants et forces de l'ordre.

Ce vendredi matin, le ballet d'engins a débuté avec l'abattage des premières vaches, chargées dans des camions destinés à un centre d'incinération. En à peine une demi-heure, le premier véhicule a quitté les lieux, poignardant ainsi le cœur des agriculteurs présents sur place qui dénoncent une gestion jugée calamiteuse de la situation. Jeudi soir, quelques centaines de fermiers, majoritairement affiliés à la Coordination rurale (CR) et à la Confédération paysanne, avaient tenté d'entraver l'opération en bloquant l'accès à la ferme avec des tracteurs et des troncs d'arbres.

Les complications se sont intensifiées en raison de l'intervention des gendarmes, équipés de véhicules blindés, qui ont fait usage de la force pour disperser les manifestants. Des affrontements ont éclaté, comme l'a rapporté un journaliste de l'AFP, témoignant de jets de projectiles d'un côté et de grenades lacrymogènes de l'autre. Vers 23h00, l'exploitation était de nouveau sous contrôle, et les gendarmes ont réussi à disperser la foule qui était majoritairement composée de manifestants en colère.

En tout, quatre interpellations ont eu lieu pendant la nuit, une personne étant toujours en garde à vue vendredi matin. Selon le ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, l'objectif des autorités est d'enrayer la propagation potentiellement désastreuse de la maladie. Cependant, des voix s'élèvent pour critiquer cette approche. Guilhem Boudin, un agriculteur de 56 ans, a déclaré : "Ils veulent abattre tout un troupeau alors qu'il aurait été plus judicieux de cibler les animaux malades. C'est une approche radicale qui pourrait nuire à notre profession."

Dans la foulée, Lionel Candelon, président de la CR du Gers, a exprimé son indignation en affirmant : "Nous avons été traités avec mépris, comme de simples objets. Les agriculteurs méritent un meilleur traitement et des solutions réfléchies."
Des manifestations se poursuivent dans le Sud-Ouest, et des actions de protestation plus radicales, comme le déversement de déchets devant des bâtiments administratifs, ont eu lieu à Agen. Les agriculteurs exigent une vaccination préventive étendue des bovins pour éviter une crise plus grave.

Le ministre du Commerce, Serge Papin, a récemment souligné l'importance de la vaccination, affirmant : "C'est la seule voie pour résoudre cette crise." En réponse à la dégradation sanitaire, le préfet a annoncé qu'une campagne de vaccination pour les 33 000 bovins du département d'Ariège débuterait la semaine prochaine. Parallèlement, le gouvernement a élargi les zones de vaccination obligatoire en Occitanie, couvrant désormais plusieurs départements situés autour d'Ariège.

Les tensions persistent, mais le gouvernement reste ferme sur ses choix, cherchant à protéger l'élevage bovin de ce fléau. La pression continue de s'accumuler alors que les agriculteurs appellent à un véritable dialogue avec les autorités pour trouver une issue favorable à cette crise.

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