Le ministre de l’Intérieur a confirmé quatre interpellations lors du contrôle, jeudi soir, d’une ferme en Ariège où des agriculteurs s’opposaient à l’abattage d’un troupeau de vaches. Ce vendredi, la révolte semble loin de s'apaiser avec d'autres manifestations prévues.
Les forces de l’ordre, face à des manifestants enragés, ont pris le contrôle d'une ferme en Ariège, provoquant des affrontements nocturnes, alors que près de 500 opposants s’étaient regroupés pour empêcher l’abattage d'automobiles, comme l’a rapporté Laurent Nuñez sur RTL.
Que s’est-il passé ?
Le contexte est tendu : un foyer de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) a déclenché une onde de choc dans le milieu agricole en France. Avec des abattages imposés, la colère s’intensifie, et pour de nombreux agriculteurs, cela représente une menace existentielle pour leur élevage. La Coordination Rurale et d’autres syndicats se sont mobilisés pour défendre les indemnisations et représenter leurs intérêts.
Dans le cas précis d'un abattage à Bordes-sur-Arize, la situation s’est aggravée lorsque la préfecture a avancé que les propriétaires de l’exploitation avaient donné leur accord. Ce point a été contesté par des représentants agricoles sur place, soulignant que la discordance familiale sur cette décision a contribué à l’émoi déjà palpable.
Les forces de l’ordre, appuyées par près de 300 agents de la gendarmerie, ont eu recours à des grenades lacrymogènes pour disperser la foule au cours d’une nuit marquée par des tensions et des échanges de projectiles. La préfecture d'Ariège a finalement déclaré que la situation était sous contrôle, mais les séquelles d’un conflit plus profond persistent.
Des mobilisations à l’échelle nationale
En réponse à ces événements, des manifestations ont vu le jour aux quatre coins de la France. En Lozère, une centaine de tracteurs a bloqué l’A75, perturbant fortement la circulation. Les mobilisations en Aude ont également créé des entraves sur plusieurs échangeurs autoroutiers, rendant la situation ingérable. D’autres tensions se sont matérialisées dans les Hautes-Pyrénées, où des éleveurs se sont opposés à des mesures similaires.
Le climat de mécontentement national s’est intensifié, et des actions symboliques, comme le déversement de déchets devant des institutions administratives, témoignent de l'urgence de la situation. Le président de la Coordination Rurale en Lot-et-Garonne, José Pérez, a exprimé une frustration grandissante, accusant l'État de l'inaction face aux besoins croissants des agriculteurs.
« L’État persiste à ignorer les agriculteurs et applique des politiques destructrices », a affirmé la Confédération paysanne dans un récent communiqué, appelant l’ensemble des citoyens à se joindre à cette lutte pour la survie des exploitations agricoles.
Alors que la mobilisation s’élargit chaque jour, les représentants agricoles préviennent que des mesures doivent être prises en urgence, sous peine de voir le secteur agricole s’effondrer sous le poids des réglementations et des crises sanitaires.







