En Ariège, la situation a pris une tournure explosive ce jeudi soir lorsqu'un troupeau de plus de 200 vaches, menacé d'euthanasie en raison d'une dermatose nodulaire, a suscité de vives manifestations. Les forces de l'ordre ont dû intervenir pour rétablir le contrôle sur la ferme victime d'un blocus interdit.
Le mouvement de protestation, qui a débuté pacifiquement avec la participation de plusieurs centaines d'agriculteurs, notamment des membres de la Coordination rurale et de la Confédération paysanne, s'est intensifié au fil des heures. De nombreux manifestants se sont rassemblés autour de la ferme située dans le village des Bordes-sur-Arize, convaincus que l'abattage total du troupeau était injustifié.
Vers 23h, après de violents affrontements, les gendarmes ont utilisé des grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants. Ce déploiement d'autorité a été en réponse à des jets de projectiles venant de la foule. Au moment où les forces de l'ordre investissaient les lieux, l'essentiel des manifestants, pris dans un nuage de gaz lacrymogènes, s'éloignait, bien que certains résistent encore en chantant des cantiques et en tenant une croix, selon un reporter de l'AFP.
Appels au calme en plein tumulte
Jérôme Bayle, un leader du mouvement de contestation, a affirmé dans la matinée que l’objectif principal était d’empêcher l’abattage. Selon lui, les propriétaires du troupeau, les frères Souillac, sont fermement opposés à une telle décision, en désaccord avec les propos du préfet de l’Ariège, Hervé Brabant. Ce dernier, lors d'une conférence de presse, a appelé à la retenue, indiquant que rester dans l'affrontement n'était pas la solution.
Les tensions ont atteint leur paroxysme en début de soirée, avec des violentes altercations entre les gendarmes et quelques groupes de manifestants, certains membres d'extrême gauche d’après les forces de l'ordre. Malgré ces affrontements, d'autres se sont concentrés sur des actions pacifiques, témoignant de la division d'opinions au sein de la manifestation.
Des propositions controversées face à une crise sanitaire
Actuellement, la situation sanitaire en France face à la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) a conduit à la prise de mesures strictes, dont l'abattage des animaux à risque. Toutefois, les syndicats agricoles locaux plaident pour une approche plus nuancée, suggérant que seules les vaches contaminées soient désinfectées, accompagnée d’un programme de vaccination massive. Ces propositions ont été rejetées par le gouvernement, un fait qui contribue à la frustration des agriculteurs, selon une déclaration de la chambre d'Agriculture de l'Ariège.
Les cas de DNC détectés dans la région, qui ont débuté avec un foyer en Savoie au mois de juin 2025, soulèvent des inquiétudes croissantes. L'abattage des animaux pourrait toucher de nombreux élevages, entraînant des pertes économiques graves pour les exploitants. Les agriculteurs, en mobilisant les masses, cherchent non seulement à protéger leur bétail, mais aussi à défendre leur mode de vie face à des réglementations qu'ils considèrent comme excessives.







