Dermatose nodulaire contagieuse : une menace silencieuse pour les éleveurs

La DNC s'attaque aux cheptels, un défi de taille pour les agriculteurs français.
Dermatose nodulaire contagieuse : une menace silencieuse pour les éleveurs
Photographie d'illustration. AFP / © MARCEL MOCHET

La dermatose nodulaire contagieuse (DNC) est une maladie virale qui a récemment bouleversé le monde agricole en France, particulièrement après des événements dramatiques en Ariège où des éleveurs ont manifesté contre l'abattage de leurs animaux infectés. Affectant principalement les bovins, les buffles et les zébus, ce virus n'est pas transmissible à l'homme, mais ses conséquences sur les cheptels peuvent être désastreuses.

La DNC, classée en catégorie A par l'Union Européenne, revêt un caractère exogène, nécessitant des mesures d'éradication immédiates. Les symptômes incluent une forte fièvre, une perte de lait, des ganglions enflés et des nodules cutanés. Selon l'Organisation mondiale de la santé animale, la période d'incubation peut atteindre jusqu'à 28 jours, rendant le diagnostic précoce difficile et permettant ainsi au virus de se propager sans être détecté.

Propagation de la DNC

La transmission de la DNC s'effectue principalement par le biais d'insectes hématophages tels que les taons et les mouches, capables de transporter le virus sur leur bouche après avoir piqué un animal contaminé. Ces vecteurs peuvent parcourir plusieurs kilomètres, accentuant le risque d'épidémie à l'échelle régionale. Selon des experts vétérinaires, le dépeuplement des animaux d'un foyer infecté est la méthode la plus efficace pour endiguer la propagation du virus, comme l'indiquent les leçons apprises des foyers précédents en Bulgarie.

Pourquoi abattre tous les animaux d’un foyer ?

Même si seuls quelques bovins montrent des symptômes, d'autres peuvent être porteurs du virus sans le manifester. Ne retirer que les animaux malades laisserait en effet un réservoir viral intact, prêt à redémarrer une épidémie. Cela explique la rigueur des autorités sanitaires, qui imposent une politique d'abattage intégral.

Face à la montée des tensions, notamment en Ariège, un arrêté préfectoral a été instauré, établissant une zone réglementée avec des restrictions de mouvement et des mesures de désinsectisation. Une fois un foyer détecté, la zone de protection s'étend sur 20 kilomètres, avec une zone de surveillance de 50 kilomètres. Si aucun nouveau cas n'est enregistré durant 28 jours, les restrictions peuvent être levées.

Indemnisation des éleveurs

Concernant les pertes, l'État s'engage à indemniser les éleveurs affectés par l'abattage intégral de leur cheptel. Deux experts indépendants évaluent la valeur des animaux en tenant compte de divers critères. Une avance financière est même versée rapidement pour garantir la continuité des activités agricoles. Selon Philippe Guérin, responsable à la FNSEA, des préoccupations subsistent quant à la vaccination préventive, qui pourrait nuire aux exportations de produits agricoles.

En conclusion, alors que la DNC semble être sous contrôle, les éleveurs et les autorités continuent de surveiller la situation de près. Les récentes épidémies en France illustre l'importance d'une réponse rapide et efficace face à cette menace, tant pour la santé animale que pour le bien-être économique des exploitations agricoles.

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