En Ariège, des centaines d'agriculteurs sont mobilisés pour empêcher l'abattage de plus de 200 bovins, menacés d'euthanasie en raison de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC). Ce conflit a éclaté suite à la décision du ministère de l'Agriculture de faire appliquer un protocole qui exige l'abattage total du troupeau, une mesure largement contestée par les professionnels du secteur.
Depuis mercredi, la ferme située aux Bordes-sur-Arize est bloquée par des agriculteurs, notamment de la Coordination Rurale et de la Confédération Paysanne. Jerôme Bayle, un leader de ces mouvements, déclare : "Notre but est de sauver ces animaux. Nous considérons que l'abattage total est une réaction excessive et inutile".
Un appel au calme de la préfecture
Malgré les tensions, Hervé Brabant, le préfet de l'Ariège, a lancé un appel au dialogue, demandant aux manifestants de quitter les lieux pacifiquement. "L’affrontement ne mènera à rien. Nous devons trouver une solution raisonnable", a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse.
Escalade des tensions et riposte des forces de l'ordre
Les événements ont pris une tournure violente lorsque, jeudi soir, des confrontations ont éclaté entre manifestants et gendarmes. À mesure que la nuit tombait, les forces de l'ordre ont utilisé des grenades lacrymogènes pour disperser des groupes de manifestants qui s'opposaient à l'évacuation de la zone. Des vidéos diffusées par des journalistes montrent des agriculteurs chantant des hymnes traditionnels en tenant des croix, témoignant de leur détermination.
Un protocole controversé
Les cas de DNC recensés dans l'Ariège sont les premiers dans cette région depuis le début de la pandémie de cette maladie, qui a déjà causé de lourdes pertes dans d'autres départements. Les syndicats agricoles, en collaboration avec la Chambre d'Agriculture de l'Ariège, ont proposé au ministère une approche alternative, demandant que seules les vaches infectées soient euthanasiées et suggérant une campagne de vaccination massive. Cependant, ces propositions ont été rejetées par les autorités, aggravant les frustrations au sein de la communauté agricole.
www.cnews.fr rapporte que la réglementation actuelle oblige l'abattage de tout le troupeau à proximité des foyers de DNC, créant une zone de quarantaine de 50 km, où les mouvements de bovins sont strictement réglementés. Cette stratégie vise à endiguer la propagation de la maladie, mais les agriculteurs estiment qu'elle ne tient pas compte des réalités économiques et de la santé des exploitations.
Ce conflit souligne l'ampleur des défis auxquels font face les éleveurs en France, où les décisions gouvernementales suscitent des émotions intenses et des actions de résistance. Alors que la situation évolue, l’avenir de ce troupeau et des principes de traitement éthique des animaux reste incertain.







