Dans un contexte européen de tension croissante, Emmanuel Macron a affirmé lors du Conseil des ministres que la France « s'opposerait de manière très ferme » à toute initiative qui pourrait mener à un lancement accéléré de l'accord commercial avec le Mercosur. Le président français estime qu'il n'existe pas « de visibilité suffisante » sur les conditions essentielles imposées par la France, notamment sur les « mesures miroir, la clause de sauvegarde et les contrôles ».
La position de la France, renforcée par celle de la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, qui a qualifié la signature du traité de « prématurée », indique une volonté de s'opposer à des pressions de la Commission européenne. Celle-ci, représentée par Ursula von der Leyen, espère finaliser l'accord lors du sommet du Mercosur dans la ville brésilienne de Foz do Iguaçu. Cependant, pour que cela se réalise, elle doit obtenir un soutien majoritaire des États membres de l'UE.
Les avantages potentiels de cet accord seraient considérables pour l'UE, permettant notamment une augmentation des exportations de véhicules, de vins, ou encore de machines vers l'Amérique Latine. En contrepartie, l'Europe devrait adapter ses marchés pour accueillir des produits agricoles tels que la viande bovine ou le soja en provenance des pays du Mercosur, composés du Brésil, de l'Argentine, de l'Uruguay, et du Paraguay.
Cependant, cette dynamique a suscité des inquiétudes, particulièrement parmi les agriculteurs qui craignent une concurrence déloyale. En effet, un mouvement de protestation s'est intensifié en France, avec des agriculteurs qui convergent vers Toulouse pour faire entendre leur voix. Ils soulignent que les normes de production en Amérique latine sont souvent moins strictes que celles appliquées en Europe, ce qui pourrait menacer leur avenir. Les experts agricoles mettent également en garde contre une libéralisation trop rapide qui pourrait déséquilibrer le marché français.
Au milieu de cette controverse, il devient clair que la France, avec le soutien de certains pays européens tels que l'Italie, est fermement décidée à ne pas céder aux pressions pour accélérer la signature de cet accord controversé.







