Le mécontentement grandit parmi les artisans du bâtiment : une vingtaine d’entre eux ont manifesté mercredi à Lille pour dénoncer les difficultés liées au dispositif MaPrimeRénov’. Cette action nationale, orchestrée par la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), a rassemblé des professionnels qui se sentent ignorés par les autorités.
Munis de pancartes et de gilets jaunes, les artisans, tels qu'Aurélie Christiaens, ont exprimé leur frustration. "Nous avons l’impression de ne pas du tout être écoutés par le gouvernement", a-t-elle déclaré, visiblement exaspérée par cette situation persistante.
La Capeb a prévu une trentaine d’autres manifestations, notamment à Metz, Montpellier et Strasbourg, pour alerter sur les dysfonctionnements de l’aide à la rénovation énergétique, ainsi que sur les enjeux du recyclage des matériaux et la nécessité d'une réforme du régime des micro-entreprises. À Lille, les représentants de la Capeb du Nord devaient être reçus par le préfet, tandis que Jean-Christophe Repon, président national, s’entretiendra avec le ministre du Logement, Vincent Jeanbrun.
Repon rappelle l’urgence de simplifier les dispositifs pour les artisans, évoquant trois axes principaux : faciliter l’accès de MaPrimeRénov’ aux très petites entreprises (TPE), alléger les démarches administratives et assurer un soutien réel au recyclage des matériaux. Il souligne que la charge administrative reste comparable entre un petit artisan et un grand groupe comme Bouygues, ce qui est clairement inéquitable.
Selon une enquête menée par la Capeb auprès de ses membres, 62 % des 5 000 répondants ont signalé une perte d’activité suite aux nouveaux critères d’éligibilité de MaPrimeRénov’. De plus, la mise en place du dispositif de responsabilité élargie des producteurs (REP) pour les déchets du bâtiment n’a pas apporté la simplification tant attendue, conséquence qui inquiète grandement les artisans. Ils estiment que ce nouveau système aggrave au contraire leurs difficultés sans apporter de solutions concrètes.
Comme l’a souligné un autre manifestant, "nous payons pour des services qui ne sont pas à la hauteur de nos attentes". Les artisans s'interrogent sur l’avenir de leur métier face à ces changements structurels et appellent à une prise de conscience rapide.
Les artisans du bâtiment, un segment vital de l'économie française, espèrent que leur voix sera enfin entendue dans un contexte où leur savoir-faire est plus que jamais essentiel pour la transition énergétique et la modernisation des infrastructures. Alors que le gouvernement envisage des réformes, il est crucial de leur accorder une attention sérieuse et constructive, car comme le rappelle une source d'expertise, "la pérennité du secteur dépend de la façon dont nous soutenons ces acteurs."







