Après avoir enflammé les scènes de Nîmes et Cendras, Floriane Durin a captivé le public de Saint-Félix-de-Pallières lors de sa conférence gesticulée, "Ces choses-là, on n’en parle pas… On oublie !" Le 28 novembre, plus de 70 personnes ont assisté à cet événement marquant dédié à l'inceste et au patriarcat.
À travers ce spectacle engagé, elle s'impose comme un outil d'éducation populaire, visant à dénoncer les mécanismes de domination qui sous-tendent notre société. Durin nous invite à affronter la réalité de l'inceste : un fondement de notre système patriarcal, utilisé pour ancrer et reproduire diverses formes de pouvoir oppressif. Son énergie communicative, mêlant rires et moments de profonde réflexion, permet à chacun de prendre conscience du travail psychologique à réaliser pour comprendre le cadre familial qui peut favoriser l'inceste.
En s’appuyant sur des recherches solides et son vécu personnel, Durin partage des prédictions alarmantes : 3 enfants seraient touchés par classe, au moins 10 % de la population est concernée, 97 % des agresseurs sont des hommes tandis que 78 % des victimes sont des filles. Des statistiques qui interpellent et qui soulignent l'ampleur de ce problème sociétal majeur.
Cette initiative, portée par Défense des Enfants International et l’association féministe Boucan, s’inscrit dans le cadre de la Semaine des droits de l’enfant, marquant un engagement nécessaire pour la reconnaissance des victimes et la lutte contre cette forme de violence silencieuse. Après une soirée riche en émotions, les participants ont pu discuter autour d’un stand de livres Boucan, offrant des ressources essentielles sur les groupes de parole et la Perm’juridique.
Deux cents personnes ont eu l’opportunité de vivre cette rencontre inédite qui aborde une violence trop méconnue mais omniprésente, désignée par l'anthropologue Dorothée Dussy comme "le berceau des dominations". Une expérience saisissante, qui ne manquera pas de faire résonner des échos longtemps après dans les Cévennes et au-delà, jusqu'à Nîmes. Ne l’oublions pas, le silence n’est pas une option.







