Le déclin des agriculteurs dans les conseils municipaux : qui est responsable ?

Le monde rural s'interroge sur la représentation des agriculteurs en politique.
Le déclin des agriculteurs dans les conseils municipaux : qui est responsable ?
« Moins d’agriculteurs, c’est évidemment moins de représentants dans les conseils municipaux. » Ici, l’hôtel de ville de Cancale (Ille-et-Vilaine) et son maire Pierre-Yves Mahieu. Photo d’illustration. | ARCHIVES THOMAS BRÉGARDIS / OUEST-FRANCE

Dans une récente tribune d'Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, il a été déploré que seuls 10 % des maires soient agriculteurs en 2023, un chiffre alarmant comparé aux 50 % des années 1950. Cette situation soulève des questions sur l'évolution du paysage agricole et les politiques qui soutiennent cette tendance.

Bernard Guihéneuf, un citoyen engagé de Loire-Atlantique, a réagi avec indignation à ces propos, mettant en lumière les conséquences d'un modèle agricole qui privilégie les grandes exploitations au détriment des petits paysans. Selon lui, le remembrement des terres, promu par la FNSEA, a chassé de nombreux agriculteurs de leurs exploitations, réduisant d'autant leur représentation dans les instances municipales. "Moins d’agriculteurs signifie moins de voix au sein des conseils", affirme-t-il.

Mais qui est vraiment responsable de cette situation ? Les politiques agricoles, souvent axées sur la productivité à travers la mécanisation, favorisent des structures qui engendrent des dettes croissantes. Cela laisse une partie non négligeable de la population rurale se sentir oubliée et désengagée politiquement. La déclaration de Rousseau pourrait être perçue comme un retournement de situation, alors que son organisation continue d'encourager des choix qui vont à l'encontre de petites exploitations viables.

En parallèle, la beauté des paysages agricoles traditionnels s'efface peu à peu. De vastes champs de maïs remplacent les haies et talus qui façonnaient le milieu rural. "Où sont ces paysages de mon enfance ?", se demande un autre lecteur. Ce constat amène à réfléchir sur la qualité de vie et la santé, tant des agriculteurs que des consommateurs, en questionnant la durabilité des pratiques agricoles actuelles.

Il est crucial que les prochaines élections municipales permettent une véritable représentation des agriculteurs, non pas en tant que simples exploitants, mais comme gardiens d’un savoir-faire ancestral et d’un respect pour la terre. Ces voix doivent être entendues pour créer un avenir rural durable et plus harmonieux, qui tienne compte des réalités environnementales et sociales actuelles.

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