L’occitan, une langue avec une riche histoire, est aujourd’hui en danger, perdant chaque jour des locuteurs actifs. Malgré la mise en place de politiques publiques visant à encourager les langues minoritaires, l'Office public de la langue occitane alerte sur la situation préoccupante de cette langue romane millénaire.
Selon une étude récente menée en 2020 par l’Office auprès de 8 000 résidents en Occitanie et Nouvelle-Aquitaine, l’occitan ne serait plus parlé que par environ 542 000 personnes, dont l’âge moyen grimpe à 66 ans, représentant seulement 7 % de la population. En une décennie, la langue a subi une diminution de 3 à 4 points, indiquant une tendance alarmante.
D'après Gautier Lagalaye, directeur de l’Office, « nous devons transformer l’occitan en une langue vivante, au-delà de la scolarité et de la culture ». De fait, l’éducation joue un rôle crucial, mais la période post-scolaire s'avère difficile. Les élèves, bien que de plus en plus nombreux à suivre des cours d’occitan, se trouvent souvent sans opportunités d'utilisation dans leur vie quotidienne.
Dans l’Aude, par exemple, les chiffres montrent une légère baisse des effectifs pour la rentrée scolaire 2025, avec 3 127 élèves inscrits en sensibilisation et enseignement bilingue. Sylvain Blachon, chargé d’études à l’Office, souligne que « bien que le nombre total ait diminué, la proportion d’enfants suivant l’enseignement d’occitan reste stable ».
Il est crucial de développer des débouchés pour les locuteurs de l’occitan. Un partenariat récent entre les régions Nouvelle-Aquitaine, Occitanie et l’État vise à renforcer l'utilisation de la langue. Les efforts incluent la création de formations professionnelles adaptées à divers secteurs. « Nous avons déjà identifié des opportunités dans le tourisme, les médias et le marketing », ajoute Blachon.
Pour les jeunes, l'absence d'un environnement bilingue après les études représente un obstacle majeur. L’Office travaille à augmenter le nombre de candidats pour les postes d’enseignants d’occitan, trop faibles actuellement, passant de 15 à seulement 3 par an. Avec l'ouverture prochaine d'un CAPES bivalent, l’espoir est d’attirer davantage de professeurs capables d'enseigner à la fois l’occitan et des matières comme les mathématiques.
En définitive, alors que la langue occitane est confrontée à une véritable crise d’identité, des initiatives dédiées à sa revitalisation et à son intégration dans des emplois variés se profilent. Comme le souligne un expert : « L’occitan mérite d’être connu et utilisé non seulement dans les classes, mais dans tous les aspects de la vie quotidienne. » En unissant les forces des acteurs éducatifs, culturels et politiques, il est possible de redonner vie à cette langue précieuse et de lui assurer un avenir prometteur.







