La Cour des comptes s’est exprimée mardi pour réaffirmer son autonomie après des interpellations du député UDR Charles Alloncle concernant son récent rapport sur France Télévisions. Cette mise au point survient juste avant une audition cruciale à l’Assemblée nationale.
Delphine Ernotte Cunci, présidente de France Télévisions, sera entendue mercredi par les députés de la commission d’enquête sur la “neutralité” et le “financement de l’audiovisuel public”.
Le rapport de septembre de la Cour des comptes révélait une “situation financière critique” au sein de France Télévisions, exigeant de “s’engager, sans délai, sur des réformes structurelles”.
Le député Alloncle, qui préside la commission d’enquête parlementaire, a récemment auditionné plusieurs magistrats à l’origine de ce rapport. Il a cherché à déterminer si la publication du rapport avait été retardée pour faciliter le renouvellement du mandat de Delphine Ernotte Cunci pour un troisième mandat en mai dernier.
Les magistrats ont catégoriquement rejeté cette affirmation, affirmant qu’il n’y a eu aucun décalage temporel dans la publication du rapport. M. Alloncle a également soulevé des questions sur un éventuel courriel du secrétaire général de France Télé demandant un report de la publication.
La Cour des comptes a répondu par un communiqué, soulignant que les quatre magistrats auditionnés n’ont reçu aucune pression et qu’il n’y avait pas eu de courriel de ce type, ajoutant que, même en cas de réception, cela n’aurait pas influencé le rapport. Ils ont également mentionné que le renouvellement de la présidente de France Télévisions avait eu lieu alors que le rapport n’en était qu’à un stade provisoire.
Enfin, la Cour des comptes a dénoncé un tweet du député Alloncle qui remettait en question l’intégrité du président de chambre auditionné. Elle a déclaré que “tels procédés” pourraient nuire à la réputation d’impartialité des magistrats assermentés et à l’indépendance de la Cour. Ce point est soutenu par des experts tels que Marc Antoine, ancien magistrat, qui affirme que toute insinuation de pression constitue “un déni de la réalité des institutions”.







