À l’heure où le budget de la Sécurité sociale vient d’être approuvé, le Premier ministre Sébastien Lecornu s'apprête à examiner le budget de l'État, placé sous le signe de la défense, lors d'un débat à l'Assemblée nationale prévu mercredi. Anticipant la difficulté de cette étape, il cherche à établir un consensus entre les différentes formations politiques.
Bien que la première étape ait franchi le cap des débats sur la Sécurité sociale, Lecornu a prévenu que l'adoption du budget de l'État serait bien plus âpre. Sa stratégie ? Organiser des débats au Parlement sur cinq thèmes clés – défense, narcotrafic, agriculture, énergie et déficit – afin de favoriser les compromis. Cette démarche, inédite dans le cadre du budget, se déroule alors que le projet est déjà examiné au Sénat.
Les groupes politiques devront se prononcer mercredi après-midi sur leur volonté de renforcer les moyens alloués aux armées, un sujet que Lecornu considère comme vital. Un vote est prévu en fin de journée pour s'assurer d'un soutien partagé autour de ces enjeux cruciaux.
Pour Lecornu, les risques pesant sur la sécurité nationale, qu’ils soient locaux, comme le terrorisme, ou globaux, notamment en raison des tensions en Europe et dans la zone indo-pacifique, nécessitent une réponse forte. Il a annoncé une augmentation substantielle de 6,7 milliards d'euros des ressources pour les armées pour l'année prochaine. Selon lui, un échec budgétaire nuirait gravement à la défense nationale, signalant que les armées seraient les premières victimes d’une telle issue.
Gerald Darmanin, ministre de l'Intérieur, a également soutenu cette approche, soulignant que "la sécurité de notre pays est une priorité qui doit transcender les clivages politiques". La ministre des Armées, Catherine Vautrin, a ajouté que ces fonds permettraient des acquisitions cruciales, notamment de matériel nécessaire pour maintenir une capacité d'entraînement opérationnelle.
Le débat vise non seulement à habiliter les députés à se positionner sur les dépenses militaires, mais également à donner une impulsion positive pour le reste du processus budgétaire. Un expert en politiques publiques a noté que "le soutien des armées est généralement universel, surtout dans des périodes troublées", et que "l’objectif du gouvernement est d’assurer un soutien continu pour stabiliser la situation budgetaire".
Cependant, le Parti socialiste, qui se dit déçu par les concessions du gouvernement, pourrait se trouver en opposition. Olivier Faure, son leader, a déclaré : "Nous n'arrivons pas à un consensus comme le gouvernement l'espère, et le temps presse". De nombreux observateurs notent des tensions au sein des alliances politiques existantes, ce qui complique le chemin vers un accord durable.
Ce débat, qui se déroulera selon l'article 50-1 de la Constitution, se concentrera sur une déclaration du gouvernement suivie des réponses des différents groupes parlementaires, bien qu'il n’ait pas de valeur législative. Néanmoins, le vote qui pourrait s'ensuivre servirait de baromètre pour mesurer le soutien aux orientations budgétaires ambitieuses.







