La récente adoption du budget pour la Sécurité sociale (PLFSS) 2026 a suscité un mélange d'approbation et de controverse au sein de l'Assemblée nationale. Grâce à l'abstention de certains députés écologistes et au soutien du Parti socialiste, le gouvernement a réussi à faire passer ce projet, même s’il a laissé percevoir des divisions au sein des différents camps politiques.
Mardi 9 décembre, la loi a été adoptée avec un soutien limité, n'atteignant pas le consensus espéré. Pour réduire le déficit à environ 20 milliards d’euros, ce texte, bien que moins sévère que le projet initial qualifié de « musée des horreurs » par la gauche, demeure un « texte d’inspiration libérale », selon les mots de Stéphane Peu, président du groupe GDR. 247 députés ont voté en faveur du texte contre 234 votes d’opposition et 93 abstentions.
Avant le vote, l’incertitude régnait parmi les parlementaires. « Ce sera très serré », confiait un député, alors que les tensions palpables entre les divers partis traduisaient des préoccupations communes sur la qualité du budget. Les insoumis et les communistes se sont opposés au PLFSS, déplorant des coupes estimées à 3,6 milliards d'euros, touchant notamment l’hôpital public.
Pour Romain Eskenazi, porte-parole du groupe PS, le texte adopté n’est pas un « budget de gauche », mais il comprend des éléments positifs, tels que l’abandon de plusieurs mesures impopulaires comme l’augmentation des franchises médicales. Il a ainsi affirmé que la majorité socialiste a voté pour éviter un déficit de 30 milliards d’euros.
Du côté des écologistes, des tensions internes existent sur la question de l’abstention. Finalement, une augmentation du plafond de l’Objectif national de dépenses d’assurance maladie a été actée, conduisant à leur abstention. Cyrielle Chatelain, présidente du groupe écologiste, a justifié cette décision en arguant que cela garantit que les soins disposent de moyens à un niveau constant.
Alors que le projet de loi continue son parcours, la gauche se divise, et le fameux « socle commun » entre les groupes soutenant le gouvernement montre des signes de faiblesse. La question reste de savoir si cette dynamique se reproduira lors des débats futurs sur le projet de loi de finances 2026, qui entrera en discussion très prochainement, avec des prévisions encore plus tendues.
Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, sait qu'il devra se montrer diplomate. L'utilisation de l’article 49.3 a été mentionnée comme une option potentielle pour éviter un vote difficile, mais il reste crucial de jongler avec les attentes diverses au sein du Parlement. Pour le moment, la bataille budgétaire est gagnée, mais le chemin reste semé d'embûches pour le gouvernement.







