L’année 2025 s'achève sur une note d'incertitude et d'interrogations, figurant un paysage politique fracturé. Le pays, toujours sans budget, endure une crise de confiance sans précédent, avec 74 % des Français exprimant leur méfiance envers les politiques. Selon une étude du Cevipof, les attentes de changement sont palpables, et de nombreux citoyens réclament une gouvernance plus autoritaire face à une démocratie qui semble faiblir.
François Bayrou, devenu Premier ministre au début de l'année, a dû faire face à cette dynamique désenchantée. À 73 ans, le leader du Mouvement Démocrate a vu sa carrière osciller entre déceptions et retours en grâce. Son ascension à Matignon a été un coup de théâtre : après un coup de pression au président Emmanuel Macron, il est finalement devenu le chef du gouvernement en décembre 2024. Malgré ses efforts, son mandat a été marqué par des tensions avec divers acteurs politiques, dont le Parti socialiste.
Les défis se sont accumulés. La réforme des retraites, un sujet épineux, a connu un échec retentissant lors d’un conclave de négociations. Le président du Medef, Patrick Martin, a même quitté la table, dénonçant un « guet-apens ». Sur fond de polémique entourant le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy, actuellement incarcéré pour des activités illégales, Bayrou a dû gérer sa propre image tout en répondant à des crises multiples.
En parallèle, Sébastien Lecornu, qui a pris les rênes après la démission de Bayrou, marche sur des œufs. Le défi d'obtenir un budget sans recourir au 49.3 est colossal. Sa formule sur l « Himalaya budgétaire » a été acclamée, mais les résultats semblent loin d’être satisfaisants. Malgré une certaine habilité à nouer des accords, il se heurte à l'hostilité croissante des partis d'opposition, déjà positionnés pour tirer profit des échecs gouvernementaux.
Les sondages révèlent un fossé grandissant entre le gouvernement et le peuple, reflétant une réalité où les attentes d'une gouvernance efficace ne sont pas rencontrées. L’opinion publique, acculée à la crise, attend des réponses audacieuses et une réorientation claire des priorités de l’État.
Des experts politiques, comme le politologue Jean-Claude Cachera, soulignent que cette année a mis en lumière la fragilité de la démocratie française. « Les chiffres de la défiance sont alarmants et doivent alerter tous les acteurs politiques. Une refonte des méthodes de gouvernance s'impose », argue-t-il.
En somme, 2025 fut une année rythmée par des rebondissements, des conflits internes et une quête de rétablissement de l’autorité qui laisse entrevoir un futur incertain pour la politique française. Les mois à venir seront déterminants, tant pour la qualité de la vie démocratique que pour la capacité des dirigeants à répondre aux attentes d'une population en quête de changement.







