Le musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée, communément appelé MuCEM, fait face à une tempête politique suite à l'arrêt de son partenariat avec Digital Realty, un géant américain des data centers installé sur le port de Marseille. Cette décision a été influencée par des accusations de liens avec une entreprise israélienne active dans les territoires palestiniens occupés.
Dans un contexte de tensions croissantes au Moyen-Orient, le musée - le seul établissement national hors de Paris - a choisi de ne pas renouveler sa convention de mécénat avec Digital Realty, provoquant une réaction immédiate parmi les élus locaux. Les manifestations de défense des droits palestiniens qui ont eu lieu cet été ont amplifié cette décision, positionnée par le mouvement BDS comme une victoire. D'après Le Parisien, le mouvement pro-palestinien a exprimé sa satisfaction face à cette évolution.
Cependant, cette position a suscité une vive réaction parmi les responsables politiques de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Renaud Muselier, président de la région, et Martine Vassal, présidente des Bouches-du-Rhône, ont dénoncé cette décision, qualifiant les initiatives du MuCEM d'influencées par des groupes d'extrême gauche et ont demandé la suspension de toute collaboration future. "Nous refusons toute compromission avec l'antisémitisme et le racisme", ont-ils écrit dans un communiqué, soulignant le besoin de clarté et de transparence de la direction du musée.
En réponse à cette controverse, ni Digital Realty ni la direction du MuCEM n'ont souhaité s'exprimer. Elles se sont contentées d'un bref communiqué, indiquant que l'accord avait été rompu d'un « commun accord » afin que le musée puisse continuer ses missions sans perturbation dans ce climat sensible.
Cette situation met en lumière les complexities des engagements culturels face aux enjeux politiques contemporains. Des experts s'interrogent sur la capacité des institutions culturelles à naviguer dans ces eaux troubles. Selon un analyste culturel interrogé, "cela démontre la fragilité des alliances dans un contexte où chaque geste est scruté à la loupe".
Le MuCEM, qui a ouvert ses portes en 2013, a toujours été un symbole des échanges culturels en Méditerranée. Alors que les élections municipales approchent, cette affaire pourrait également avoir des répercussions sur la dynamique politique locale.







