Le Sénat a décidé, ce vendredi, de rejeter le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour l'année 2026 après seulement quelques heures de débat. Ce vote, qui n’a surpris personne, marque un nouvel épisode de tension entre les deux chambres du Parlement.
Les sénateurs, majoritairement de droite et de centre, ont voté une motion de rejet avant même d'examiner les détails du budget. Ce texte, qui avait déjà été adopté en première lecture par l'Assemblée nationale, va devoir revenir devant cette dernière pour un vote final prévu mardi, conformément aux règles parlementaires.
Le Parisien rapporte que cette décision du Sénat était anticipée, compte tenu des divergences historiques avec l’Assemblée sur les questions budgétaires. Les sénateurs s'opposent notamment à la suspension de la réforme des retraites, une concession accordée par le gouvernement pour obtenir le soutien des socialistes.
La sénatrice centriste Élisabeth Doineau a exprimé sur Twitter : “Ce PLFSS est pour nous un échec. Ce budget repose uniquement sur une augmentation des recettes, sans réflexion sur les dépenses.” Ces critiques sont également partagées par Bruno Retailleau, président des Républicains, qui a qualifié le budget de “hold-up fiscal” lors d'une intervention à l'Assemblée, suscitant des réactions de défense de la part du gouvernement.
Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, a répondu avec véhémence à ces accusations, déclarant que ce budget n’était pas un hold-up, mais un effort structuré pour réduire le déficit à 19,4 milliards d’euros, contre 23 milliards pour l’année précédente. Le Sénat avait d'ailleurs proposé de ramener ce déficit à 17,6 milliards, illustrant ainsi la profonde fracture entre les visions politiques des deux chambres.
À l'origine de cette discorde, le contexte économique tendu et les enjeux sociaux croissants pèsent lourdement sur le débat. Les experts s'accordent à dire que ce rejet pourrait avoir des répercussions importantes sur la stratégie budgétaire du gouvernement, comme le souligne Actu.
La suite des événements promet d'être brûlante, alors que le budget de la Sécurité sociale, pilier essentiel du système de protection sociale français, est à la croisée des chemins, entre nécessité de réforme et impératifs budgétaires.







