Le budget de la Sécurité sociale : entre tensions politiques et compromis incertains

Le rejet du budget de la Sécurité sociale révèle des fissures dans le paysage politique français.
Le budget de la Sécurité sociale : entre tensions politiques et compromis incertains
La ministre des comptes publics, Amélie de Montchalin, et le ministre de l’économie et des finances, Roland Lescure, au Sénat, à Paris, le 27 novembre 2025. THOMAS SAMSON / AFP

Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026 a subi un revers majeur vendredi, lors de son rejet immédiat par le Sénat, qui s’est opposé au compromis trouvé précédemment par l'Assemblée nationale. Ce texte, maintenant retourné aux députés pour un ultime vote, illustre les fractures croissantes au sein du paysage politique français.

Ce processus parlementaire contraint le gouvernement à repasser par le Sénat avant de donner le « dernier mot » aux députés sur ce texte à peine adopté en première lecture. En effet, la proposition n'avait été adoptée que d'une courte majorité de treize voix, sans faire appel à l'article 49.3, un passage souvent utilisé pour contourner des débats prolongés sur des lois controversées.

Les sénateurs, ayant reconnu l'absence de consensus, ont opté pour une motion de rejet préventif, exprimant par là-même leur désaccord avec les députés. La sénatrice centriste Elisabeth Doineau, rapporteuse générale du budget au Sénat, a qualifié ce projet de loi d'échec, soulignant qu'il reflète non pas un compromis, mais une décision politique axée sur une augmentation des recettes fiscales.

Un Budget Contesté

Le Sénat, dominé par des représentants de droite, a affirmé des positions radicalement différentes de celles des députés sur le financement de la Sécurité sociale, notamment en ce qui concerne la suspension de la réforme des retraites, une mesure phare accordée par le gouvernement aux socialistes.

Bruno Retailleau, chef des Républicains, a qualifié ce budget de « hold-up fiscal », mettant en avant ses préoccupations concernant l'approche du gouvernement. En réponse, la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a vigoureusement défendu le projet, arguant que cette loi permettrait de réduire le déficit de la Sécurité sociale à 19,4 milliards d'euros pour 2026, une amélioration par rapport aux 23 milliards de l'année précédente, malgré un transfert de 4,5 milliards d'euros en provenance des caisses de l’État.

Cette situation complexe fait planer un suspense sur le vote décisif prévu pour mardi. Si le gouvernement espère un retournement de situation, les regards se tournent vers l'autre texte budgétaire, celui de l'État, qui sera examiné au Sénat jusqu'à lundi. La tension est palpable, et l'issue de ce vote pourrait être déterminante pour la orientation future des finances publiques françaises.

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