Ce vendredi, le Sénat a décidé de rejeter le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), mettant ainsi en échec le compromis atteint à l’Assemblée nationale. Après un vote éclair n’ayant duré qu’une matinée, les sénateurs ont choisi d'adopter une motion de rejet, refusant d'approfondir les débats sur un texte qui, selon eux, ne répondait pas aux attentes. Cette décision marque une nouvelle étape dans un processus législatif déjà tumultueux, avec un vote décisif de l’Assemblée prévu mardi prochain, dans un climat d’incertitude.
Lors de la discussion au Sénat, les critiques ont fusé, notamment de la part de la sénatrice centriste Elisabeth Doineau, qui a qualifié le PLFSS d’échec, vue sa perception comme un choix politique appuyant l'effort de réduction du déficit exclusivement sur les recettes fiscales. Au contraire, l'Assemblée a vu un soutien massif, notamment grâce à l'appui des socialistes, une fraction des Républicains, ainsi qu'une position d'abstention des Ecologistes.
Les tensions ont été exacerbées par l'opposition farouche du Sénat à la suspension de la réforme des retraites, une concession majeure du gouvernement face aux demandes des socialistes. Le président des Républicains, Bruno Retailleau, a employé le terme de "hold-up fiscal" pour décrire le budget actuel. En revanche, la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a défendu avec vigueur le projet, soulignant qu'il prévoyait de réduire le déficit de la Sécurité sociale à 19,4 milliards d'euros d'ici 2026, une amélioration par rapport aux 23 milliards précédents.
Les experts économiques s'interrogent sur les conséquences de ce rejet sur l'équilibre budgétaire en février prochain, alors que les discussions se poursuivent au Sénat sur le budget de l’État, soumis à un examen jusqu'à lundi. Le climat politique est chargé d'incertitudes, et tout commentaire sur les résultats de l'Assemblée mardi pourrait influencer les débats futurs autour du financement de la protection sociale en France. Source.







