Bruxelles (Belgique) - Le sort du "burger végétarien" et des "saucisses végétales" est au cœur de vives discussions au sein de l'Union européenne. Les États membres et les eurodéputés s'apprêtent à débattre de ces dénominations, qui suscitent l'ire des éleveurs.
Les tensions ont été exacerbées après qu'en octobre dernier, le Parlement européen a voté en faveur d'une éventuelle interdiction des termes comme steak, saucisse ou hamburger pour des produits sans viande. Céline Imart, eurodéputée du PPE, justifie cette initiative par le besoin d'éviter toute confusion avec les produits carnés, afin de soutenir le travail des agriculteurs.
Elle affirme : "Il ne s'agit pas de bannir les alternatives végétales, mais de préserver l'intégrité des termes qui désignent la viande". Cette position, bien qu'appuyée par certains, soulève cependant un vaste débat, notamment dans des pays comme l'Allemagne, où les géants du supermarché, Lidl et Aldi, craignent une chute de leurs ventes si ces termes venaient à être prohibés.
Le soutien inattendu de Sir Paul McCartney, ex-membre des Beatles, a également fait parler de lui. Il s’est joint à une lettre ouverte de parlementaires britanniques, plaidant pour la préservation des appellations de produits végétaux. "Les consommateurs optent délibérément pour des alternatives à base de plantes", notent-ils, tout en soulignant que ces choix ne sont pas en concurrence avec la viande animale.
Du côté des producteurs de viande, on estime que l'utilisation de ces désignations par les produits végétaux nuit à la réputation des produits carnés. L'interprofession française Elevage et viande a émis des réserves, arguant que cela "affaiblit la reconnaissance d’un produit naturel et brut". En France, un décret initial visant à interdire ces appellations avait été annulé par le Conseil d'État, après une décision de la Cour de justice de l'Union européenne.
Malgré le rejet d'un texte similaire au Parlement européen en 2020, la dynamique politique a changé depuis l'élection de juin 2024, renforçant les positions conservatrices et leur lien avec les agriculteurs. L'Allemand Manfred Weber, en tête de la droite européenne, a cependant estimé que cette proposition n'était pas une priorité, insistant sur le fait que "les consommateurs ne sont pas dupes".
Avec l'essor des produits végétariens, répondant à une demande croissante de choix alimentaires plus sains et respectueux de l'environnement, les enjeux se multiplient. La question du burger végétarien pourrait ainsi devenir un enjeu majeur tant sur le plan économique qu'éthique dans les mois à venir.







