Bordeaux (AFP) – La mobilisation des agriculteurs, en réaction à la politique gouvernementale d'abattage massif des bovins en cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC), montre des signes de déclin après une semaine riche en tensions. Dimanche, moins d'une dizaine de barrages étaient encore en place, majoritairement dans le Sud-Ouest, selon la gendarmerie.
Huit voies routières et autoroutières demeuraient bloquées, incluant l'A63 près de Bordeaux, l'A64 entre Toulouse et Bayonne, et d'autres axes stratégiques. La veille, 1.619 personnes avaient participé à 50 actions de protestation à travers la France, une chute significative par rapport aux 93 actions enregistrées vendredi et aux 110 jeudi.
À Cestas, au sud de Bordeaux, les agriculteurs de la Coordination rurale de Gironde (CR33) ont décidé de rouvrir une bretelle de l'A63 pour faciliter le passage aux vacanciers, tout en maintenant la pression sur les autorités. "On va tenir. Les gens peuvent partir, mais d'autres viennent nous rejoindre", a déclaré un viticulteur, déterminé à poursuivre les blocages.
Benjamin Roquebert, éleveur à Capens, a exprimé un moral intact alors qu'il entame le dixième jour de blocage sur l'A64 à Carbonne. "Nous avons des chauffages et c'est supportable. Nous pouvons tenir longtemps", a-t-il affirmé.
Tant la Coordination rurale que la Confédération paysanne, opposées à cette stratégie d'abattage massif associée à la vaccination, n'ont pas donné d'indications sur la levée des blocages. Leur approche encourage les sections départementales à se mobiliser selon leurs propres perceptions des enjeux.
Dans La Tribune dimanche, des anciens ministres de l'Agriculture, y compris Michel Barnier et Marc Fesneau, ont réaffirmé leur soutien à l'abattage immédiat dès l'apparition d'un cas, tout en avertissant des dangers de la "division" et des mesures motivées par l'émotion.
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a déclaré que près de 50% des bovins en Ariège étaient désormais vaccinés contre la dermatose, 70% dans l'Aude et 100% dans les Pyrénées-Orientales. Cependant, dans les dix départements touchés dans le Sud-Ouest, seulement 20% des vaches ont reçu la vaccination.
Les tensions persistent donc, avec des agriculteurs déterminés à faire entendre leur voix face à des décisions qu'ils jugent préoccupantes pour leur avenir. Les syndicats agricoles appellent à une vigilance accrue, tout en restant attentifs aux développements sanitaires dans la région.







