Le Parlement européen a franchi une étape décisive en approuvant un ensemble de mesures visant à protéger l'agriculture européenne des impacts potentiellement déstabilisants de l'accord de libre-échange proposé avec les pays du Mercosur. Avec un soutien écrasant de 431 voix contre 161, ce texte exige un suivi détaillé des produits sensibles comme la viande bovine, la volaille et le sucre. De plus, il prévoit la possibilité de réintroduire des droits de douane si le marché venait à être perturbé.
Les eurodéputés insistent sur des conditions précises : si le prix d'un produit importé du Mercosur chute de 5 % par rapport à son équivalent en Europe, et que les importations détaxées augmentent de plus de 5 %, la Commission européenne doit intervenir. Ces seuils ont été abaissés par rapport à la proposition initiale de 10 %, illustrant la volonté de faire preuve de vigilance face aux conséquences économiques de cet accord.
Toutefois, ces mesures pourraient ne pas suffire à rassurer le gouvernement français, qui a pressé l'Union européenne de retarder la signature de l'accord commercial planifié au Brésil ce week-end. Comme le souligne Le Monde, Paris souhaite disposer de davantage de garanties pour ses agriculteurs avant de s'engager.
En revanche, l'Allemagne soutient ardemment la signature cet accord, mettant ainsi une pression supplémentaire sur les membres de l'UE. La position clé est détenue par l'Italie, dont la Première ministre, Giorgia Meloni, pourrait influencer le résultat final. Selon des sources diplomatiques, elle détient les clés de l'accord, qui continue de diviser les pays membres de l'UE.
Face à ces incertitudes, les syndicats agricoles en France sont mobilisés contre cet accord, craignant que l'importation de produits sud-américains compromette les filières locales. Comme le rapporte France TV Info, une manifestation à Bruxelles est prévue pour revendiquer des protections plus fortes.
Ce traité vise également à favoriser les exportations européennes de véhicules, machines et spiritueux, tandis qu'en échange, il faciliterait l'entrée de viandes, d'un large éventail de denrées alimentaires et de matières premières en Europe. Cette dynamique soulève des inquiétudes parmi les agriculteurs européens, qui se battent pour défendre leur autonomie et leur viabilité économique.







