L'effroi s'installe à la cour d'assises de Lot-et-Garonne alors qu'Hicham Bel Hadj, 57 ans, est accusé de tentative d'assassinat sur son ex-compagne, Jamila, à Agen. Le drame s'est produit en janvier 2023, lorsque l'accusé, sous l'emprise de l'alcool, aperçoit Jamila en compagnie d'un autre homme et s'en prend à elle avec un couteau, lui infligeant six coups, dont deux dans des zones vitales.
Les témoignages se succèdent, rendant complexe la réalité de cette affaire. Parmi les intervenants figurent les ex-compagnes, les proches de l'accusé et ses enfants, tous offrant des récits souvent opposés. Son ex-épouse évoque un passé commun marqués par des violences conjugales répétées, confirmées par une condamnation en 2015. "Tous deux ont détruit ma vie", confie-t-elle, traduisant l'impact émotionnel de ces événements tragiques.
La victime, par ailleurs, réussit à survivre après plusieurs interventions chirurgicales, sa condition ayant nécessité un remplacement de la moitié de son sang, comme l'indique le médecin légiste au procès. "C'est un miracle qu'elle soit encore en vie", témoigne un proche, ajoutant que l'agression était sans doute préméditée.
Hicham se décrit comme un homme dual : père aimant pour certaines de ses progénitures, mais mari violent dans ses relations. Les membres de sa famille défendent sa réputation, évoquant une magie noire qu'aurait exercée Jamila sur lui pour le manipuler. Cette croyance s'enracine dans des traditions marocaines où la sorcellerie parfois imprègne le quotidien.
La dynamique de ce procès met en lumière les questions de violence conjugale et de contrôle psychologique dans les relations. Des experts tels que le sociologue Jean-Pierre Fortier affirment qu’il est crucial de décomposer ces relations toxiques. "Souvent, les victimes sont également piégées dans un cycle de dépendance émotionnelle qui les rend vulnérables," explique-t-il.
Le jugement de cette affaire pourrait avoir des répercussions importantes dans la lutte contre la violence envers les femmes. À mesure que la société française prend conscience de cette problématique, le récit d'Hicham Bel Hadj pourrait devenir un triste exemple de ce qu'il reste encore à accomplir dans ce combat.







