Condamnée à une suspension de quatre mois de sa profession d'avocate, dont deux mois avec sursis, Nadia El Bouroumi ne mâche pas ses mots. La pénaliste avignonnaise fait appel de cette décision, évoquant une vidéo controversée postée sur Instagram durant le procès des viols de Mazan, où elle semblait insouciante sur fond de musique.
Le Conseil régional de discipline de la cour d’appel de Nîmes a prononcé cette sanction le 18 décembre dernier. En cause, une story Instagram postée en septembre 2024, où elle chante « Wake me up before you go-go », interprété comme une insulte aux victimes, notamment à Gisèle Pelicot, qui avait subi des violences inimaginables. Cette publication a suscité une vive réaction tant au sein de la profession juridique que parmi le grand public.
Une avocate toujours déterminée
« Je vais continuer à me battre. Des avocats comme moi, nous sommes des remparts, et la liberté de parole doit être totale », a affirmé Maître El Bouroumi, contactée par téléphone. Elle confirme n’avoir « aucun regret » concernant sa vidéo, attirant ainsi l'attention sur la question cruciale de la liberté d'expression dans le milieu juridique.
Des avocats réputés estiment que la décision du Conseil pourrait créer un précédent inquiétant pour la profession. Selon Maître Pierre Dupont, avocat au barreau de Paris, « il est nécessaire de préserver la liberté d’expression des avocats, même si cela implique de critiquer des décisions judiciaires. » La santé du débat public repose sur cette liberté.
Nadia El Bouroumi, avec une réputation de franc-tireuse au sein du barreau, se positionne non seulement en tant que défenseuse des droits, mais également comme une voix qui remet en question les conventions strictes de son métier. Les jours à venir seront cruciaux pour elle alors qu'elle se prépare à contester cette décision, qui pourrait avoir des conséquences durables sur sa carrière.







