Le 15 décembre, les rues de Bressuire, dans les Deux-Sèvres, ont été le théâtre d'une action choc orchestrée par la Coordination Rurale. En réponse à un malaise grandissant dans le secteur agricole, environ 250 m³ de déchets ont été déversés dans différents points de la ville. Cette manifestation, marquée par la présence de 26 tracteurs, visait à dénoncer plusieurs enjeux cruciaux : la gestion de la Dermatose nodulaire contagieuse (DNC) et les abattages imposés, l'impact de l'accord Mercosur, ainsi que la chute des prix des céréales.
Malgré l'ampleur de l'opération, la municipalité a choisi de ne pas porter plainte, préférant favoriser le dialogue. En revanche, Jean-Marie Fiévet, député de la circonscription, a exprimé son indignation, notant que sa permanence avait été particulièrement ciblée. Lors d'un discours sur France Info, il a souligné la nécessité d'écouter les agriculteurs, que ce soit à travers des manifestations ou des discussions constructives.
Selon des experts en agriculture, comme le professeur René Charpentier, cette initiative souligne un problème plus vaste au cœur du monde agricole : "Les agriculteurs sont à bout. Ils doivent faire face à des réglementations de plus en plus strictes tout en voyant leurs revenus baisser. Ce déversement, même s'il est discutable sur le plan éthique, est un cri de détresse qui mérite l'attention des pouvoirs publics."
En parallèle des événements à Bressuire, d'autres agriculteurs à travers le pays commencent également à prendre part à des actions similaires, amplifiant le besoin d'un soutien urgent envers cette profession en crise.
Les incidents de Bressuire attirent également l'attention des médias nationaux, soulignant la peur croissante d'une fracture entre les agriculteurs et le gouvernement. Face aux défis confrontant le secteur, le ministre de l'Agriculture a promis d'enquêter sur les préoccupations exprimées, mais les agriculteurs souhaitent des actes concrets et rapides.







