Ce vendredi 5 décembre, l'Assemblée nationale a voté à une large majorité la suspension de la réforme des retraites, comme le prévoit l'article 45 bis du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026. Sur les 283 parlementaires présents, 162 ont voté pour cette mesure alors que 75 se sont opposés, soulignant ainsi un soutien significatif de la part de divers partis, notamment la gauche et certains membres des Républicains.
Ce vote, intervenu plus tôt que prévu, a été qualifié d'historique alors qu'un appel à l'examen prioritaire de cette mesure avait été fait par le ministre des Relations avec le Parlement. Rappelons qu'en première lecture, cette même suspension avait déjà été votée par les députés, avant d'être supprimée par le Sénat, ce qui souligne la complexité de la législation entourant les retraits.
Un des points clés encore flous est le financement de cette suspension. Alors que le gouvernement avait estimé le coût de cette pause à 100 millions d'euros pour 2026, les députés avaient supprimé une hausse de surtaxe sur les complémentaires santé, estimant que cela ne devait pas être supporté par les patients. À l'issue d'une séance tumultueuse, ils ont également dégelé les pensions de retraite, tandis qu'une hausse de la CSG sur les revenus du capital est envisagée pour compenser ces dépenses.
En revanche, la seconde lecture du PLFSS a vu l'introduction de changements significatifs. Les parlementaires ont réadhéré à une surtaxe de 1 milliard d'euros, pourtant sans inclure les 100 millions initialement prévus pour le financement de la suspension de la réforme. En conséquence, il semble que des économies devront être trouvées ailleurs pour couvrir les coûts de la décision adoptée.
Alors que la question du financement soulève des inquiétudes parmi les économistes et les analystes politiques, il est urgent d'agencer un plan viable. Les retraites, sujet déjà sensible dans le paysage politique français, pourraient voir de nouveaux débats émerger dans un avenir proche. Pour aller plus loin, des experts comme François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, ont souligné l'importance d'un cadre budgétaire solide pour soutenir les pénuries rencontrées par le système de retraite actuel.
Ce vote marque indéniablement un tournant dans la gestion des retraites en France, et les répercussions de cette décision continueront d'alimenter le débat public et politique dans les mois à venir.







